Libye: Les combats redoublent de violence à Tripoli

Libye: Les combats redoublent de violence à Tripoli

Le nombre de morts a atteint 115 depuis le 26 août, date du début des combats entre les milices armées.

La situation reste non maîtrisable dans le sud de la capitale libyenne Tripoli, où les combats ont repris de plus belle encore hier dans le carrefour menant vers l’aéroport et le pont des courses hippiques, ainsi que dans l’avenue du Prince héritier. Selon Djaridat al-ayam al-libiyya, les soldats de la brigade Essoumoud, dirigée par Salah Badi, affrontaient les éléments de la sécurité centrale menés par Ghinoua. Le bruit des obus et des missiles Grad déchirait le ciel de Tripoli, a souligné la même source. Le quotidien Al-Moutawasit, qui a confirmé la violence des affrontements entre ces deux groupes, a également souligné l’extension des zones de combat qui ont touché hier la route As-Siwani, toujours au sud de Tripoli.

Quant à la chaîne Al-An, elle a annoncé que des combats se déroulaient du côté de la ferme agricole Khalifa-Hanniche, pas très loin de la capitale. Par ailleurs, un rapport de l’hôpital de campagne de Tripoli, chargé de recevoir les victimes de cette zone, cité par le journal libyen Alwasat, indiquait hier que le nombre de morts a atteint 115 et 560 blessés, dont 383 graves, depuis le début des combats, le 26 août dernier. La même source ajoute que des milices de Misrata se rendent sur les lieux de combat, d’où le risque de complication de la situation, déjà hors de contrôle pour les autorités libyennes. Il faut dire que cela rajoute aux difficultés rencontrées par le gouvernement d’union nationale à gérer les conséquences qui en résultent, comme l’indique la réunion tenue hier par Fayez as-Sarraj avec les responsables concernés du plan d’aides aux familles fuyant les zones de combat.

Le président du GNA a réuni Mohamed Haithem, le chargé de gestion du ministère de la Santé, Mustafa Krima, le président de l’organe de secours et d’urgence de Tripoli, Tarek Hamchari, le directeur chargé de la gestion des blessés, et du président du Croissant-Rouge libyen, Youssef Mohamed, afin de mettre en œuvre le plan d’aide à ces familles et les prendre en charge. Ainsi, en dépit de la mise en garde du Congrès des tribus libyennes de sanctionner les responsables et les membres de ces milices armées, et les appels du Secrétaire général de l’ONU à appliquer des sanctions contre les personnalités libyennes impliquées de près ou de loin dans ces violences, la situation reste non seulement incontrôlable dans le sud de Tripoli, mais risque de s’envenimer davantage avec l’arrivée sur les lieux d’autres milices. Devant ces développements regrettables, Aguila Salah, le président du Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale, a estimé hier dans des déclarations reprises par Djaridat al-ayyam al-libiyya, que seule l’élection d’un nouveau président en Libye permettra de sortir le pays de la crise.

Merzak Tigrine