Libye: retour au calme après la signature d’un nouvel Accord de cessez-le-feu

Libye: retour au calme après la signature d’un nouvel Accord de cessez-le-feu

ALGER – Le calme est revenu jeudi au sud de la capitale libyenne Tripoli, après que les parties ont signé un accord de cessez-le-feu sous les auspices des Nations unies, mettant fin à près d’un mois de combats sanglants qui ont coûté la vie à plus d’une centaine de personnes et l’exode des milliers d’autres.

Précédé par un arrêt des combats mardi, cet accord a été signé mercredi par des représentants des villes de Tripoli et de Tarhouna (ouest), dont sont issues les principales milices impliquées dans les combats, notamment grâce aux efforts de médiation tribale pour venir en appui à l’accord de cessez-le-feu signé le 4 septembre dernier parrainé par les Nations unies, ouvrant la voie à un retour des déplacés et à l’ouverture du seul aéroport opérationnel dans la capitale libyenne.

Le texte, ratifié mercredi par le ministre de l’Intérieur du gouvernement d’union libyen (GNA), Abdessalem Achour, stipule notamment le respect de l’accord signé sous l’égide de l’ONU début septembre et qui n’avait tenu que quelques jours.

Il prévoit également la formation d’une force régulière mixte composée notamment de policiers de Tripoli et Tarhouna pour sécuriser les divers quartiers de la banlieue sud de la capitale, théâtre de combats meurtriers depuis un mois.

Il est, également, prévu de former une force conjointe par le ministère de l’Intérieur, avec la participation des officiers de police de la région Ouest en coordination avec le commandant de la région militaire de Tripoli, visant à assurer la sécurité du sud de la capitale.

Par ailleurs, l’accord souligne la nécessité de s’engager à protéger les biens publics et privés, avec l’obligation de publier un message de paix, de calme et de la réforme.

La capitale libyenne a été depuis le 26 août, le théâtre des combats sporadiques entre milices tripolitaines opérant en théorie sous l’autorité du GNA et des éléments de la septième Brigade de la ville de Tarhouna (80 km au sud de la capitale) –  sur fond de lutte d’influence pour contrôler la capitale, ses institutions et les richesses de ce pays plongé dans le chaos depuis des années.

Poursuite des efforts pour la mise en oeuvre de l’accord

Suite à l’arrêt des combats et la signature d’un cessez-le-feu, le GNA a salué mercredi « le retour au calme » dans ces secteurs touchés par les combats, qui ont fait au moins 117 morts, plus de 400 blessés et plus de 25.000 déplacés, selon un nouveau bilan officiel, faisant l’éloge des « positions nationales de toutes les parties » qui ont répondu aux nobles objectifs du cessez-le- feu donnant la priorité à la patrie avant toute autre considération.

Le Conseil du GNA a affirmé, pour sa part, qu’il fournit de grands efforts pour étendre la souveraineté de l’Etat et rétablir la stabilité au sol libyen, progressant dans la mise en œuvre des mesures de sécurité conformément aux décisions prises et les procédures à cet égard, appelant toutes les parties à participer activement à la réussite de ces dispositions dans un cadre professionnel et ordonné.

Le Président du Conseil présidentiel du GNA, Fayez al-Sarraj, avait publié le 16 septembre dernier, la décision de créer une force commune des forces de l’armée et de la police pour résoudre le conflit et établir la sécurité, composé de trois bataillons – deux bataillons de l’armée et un bataillon de la force contre le terrorisme – devant imposer la paix et la sécurité dans les zones déterminées et assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens, rétablir une vie normale et rassurer la population.

Avec l’aggravation de la situation à Tripoli, l’envoyé de l’ONU en Libye Ghassan Salamé, a appelé mercredi lors de son intervention devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, les parties libyennes à « réviser les mesures de sécurité dans la capitale pour changer le statu quo soulignant que la sécurité ne pouvait rester entre les mains de groupes armés. »

Il a également souligné la nécessité d’aborder la question de l’impunité des groupes armés, et de tenir responsables tous les auteurs de violations graves et traduire les auteurs devant les juridictions nationales ou la Cour pénale internationale.

Pour sa part, la Coordination humanitaire des Nations Unies en Libye a mis en garde contre les « conséquences » de l’aggravation de la crise humanitaire à Tripoli, appelant toutes les parties au conflit à respecter les civils et les installations civiles et de prendre toutes les mesures nécessaires pour les protéger et de respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit international des droits humains.