Ses membres débattront des différentes lois votées récemment, mais aussi d’un plan d’action pour la rentrée politique prochaine.
L’Instance de coordination et de suivi de l’opposition (Icso) tiendra sa réunion ordinaire la fin de la semaine au siège national du RCD à Alger.
La rencontre prévue mercredi, la première depuis son congrès tenu en mars dernier, se tient dans une conjoncture particulière, marquée, d’un côté, par le vote industriel mais sans surprise par les parlementaires des projets de lois dont notamment ceux devant régir l’organisation et le contrôle des prochaines élections locales et législatives, la haute instance de surveillance des élections, ainsi que celui portant obligation de réserve pour les militaires. Et de l’autre, par la nécessité pour les membres de l’Icso de traduire sur le terrain les recommandations prises lors du dernier congrès pour, notamment, donner un souffle nouveau à l’Instance, deux années après sa mise sur pied.
Il est attendu du conclave de mercredi que l’organisation décline la lecture qu’elle en fait des différents événements politiques qui ont marqué l’actualité depuis ces dernières semaines. Selon une source à l’intérieur de l’Instance, les différents projets de loi votés seront débattus. Certaines lois, dont notamment celle sur l’obligation de réserve imposée aux militaires après la retraite ne manquera pas, selon des échos, de faire réagir l’Icso, à l’instar de Talaie El-Houriat d’Ali Benflis, mais aussi d’autres membres qui comptent en leur sein d’anciens officiers de l’ANP, versés, depuis leur retraite dans l’activité politique.
Mais au-delà, la loi en question n’agrée pas l’opposition qui y décèle un arrière-fond politicien, une volonté de bâillonnement de l’expression politique. Si la position de l’Instance sur la question a été formulée et explicitée par ses différents membres à travers des déclarations relayées par la presse, il n’en demeure pas moins que la position commune de ce conglomérat de partis et de personnalités est souhaitée par ses membres. “Nous allons aussi débattre d’un plan d’action pour la rentrée sociale”, a encore souligné notre source, précisant que la prochaine rentrée “ne sera pas de tout repos”, du fait que “des décisions, tantôt impopulaires, tantôt populistes, sont prises par le gouvernement”. Ces questions qu’un membre de l’Instance considère comme une priorité afin d’arriver à dégager un consensus sur ces sujets brûlants de l’actualité, “engage l’avenir de tout un pays”. Il a expliqué que l’arsenal de lois votées par un Parlement dépourvu de toute légitimité “sert le pouvoir” dans “sa mission d’assurer une succession clanique”.
Ceci étant, la rencontre de l’Icso entre dans le cadre de ses réunions périodiques. Celle attendue pour cette semaine a été prévue, initialement, le mois de juin dernier. Ses animateurs avaient décidé de la reporter pour des considérations internes à l’Instance.
Pour rappel, l’Instance de coordination et de suivi de l’opposition est issue des recommandations de la première conférence nationale pour la transition démocratique, tenue à Mazafran le 10 juin 2014 et qui avait réuni des partis politiques, des organisations de la société civile et des personnalités politiques. Les cinq partis formant la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD), et le Pôle du changement coordonné par l’ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, l’UDS de Karim Tabbou, le FD de Sid-Ahmed Ghozali, sont, entre autres partis de l’opposition, regroupés dans l’Instance de coordination et de suivi de l’opposition.