ALGER – La compagne d’exploitation du liège dans les 18 wilayas du pays productrices s’est soldée par une récolte de 86.373,6 quintaux (qx) au titre de l’année 2018, a indiqué lundi à Alger l’Inspecteur général des forêts, Abdelmalek Abdelfettah.
Intervenant lors d’une journée d’information sur le bilan de la compagne-liège 2018, M. Abdelfettah a estimé que cette récolte était encourageante et augurerait d’une reprise de cette filière « qui avait été délaissée sur les plans technique et économique durant ces dernières années ».
Bien que légèrement en-deçà des prévisions faites par la Direction générale des forets (DGF) qui avait tablé sur une production de 90.020 qx, le taux de réalisation (94%) reste « satisfaisant » puisqu’il a dépassé la production de la campagne 2017, a déclaré M. Abdelfettah lors du point de presse organisé à l’issue de cette rencontre qui a regroupé les représentants des directions des forêts des wilayas concernées.
Selon lui, l’activité-liège commence à connaître une reprise pour atteindre le niveau qu’elle avait durant les années 80 lorsque le pays produisait entre 150.000 et 200.000 quintaux par compagne, sachant que « la décennie noire a déséquilibré la programmation et l’exploitation du liège dans les forêts ».
« C’est maintenant que nous sommes en train de reprendre le dessus pour mettre en place des plans d’exploitation qui répondront parfaitement au potentiel de liège qui existe dans notre subéraie (forêts de chênes-lièges) », a ajouté M. Abdelfettah.
A cet effet, un comité de suivi a été créé et se réunit régulièrement pour mettre en place les recommandations formulées lors des journées d’études tenues précédemment sur le chêne-liège. Selon lui, la contribution de l’exploitation et de la vente de ce produit forestier notamment vers des marchés étrangers, est importante pour l’économie nationale, ajoutant que le liège algérien est exporté notamment vers le Portugal, la France, l’Italie et la Chine.
En 2015, les exportations de liège ont rapporté au pays plus de 4 millions de dollars, a souligné M. Abdelfettah estimant que ce chiffre peut être facilement triplé si les forêts de chênes-lièges du pays « sont exploitées convenablement en suivant les plans de gestion établis ».
Le produit est utilisé essentiellement pour la fabrication de bouchons naturels, notamment dans la filière vinicole, ainsi que dans l’isolation pour le secteur du bâtiment, dans la fabrication de chaussures et d’accessoires, et même dans l’industrie aéronautique notamment aux USA. Concernant les ventes locales du liège au titre de la campagne de 2017, elles ont été estimées à plus de 205 millions DA dont 20% (environ 23 millions de DA) sont versés au Trésor public.
Dans leurs interventions lors de cette rencontre, les participants ont relevé plusieurs contraintes entravant l’exploitation et la récolte de ce produit forestier, tels les incendies qui ravagent les forêts durant la saison estivale, le manque de moyens matériels et humains, la topographie de certaines forêts situées essentiellement dans les wilayas de Tizi-Ouzou et de Bejaia rendant l’exploitation difficile, et ce, outre le manque de formation et d’encadrement des exploitants.
C’est dans ce sens que la DGF envisage de collaborer avec le ministère de la Formation professionnelle pour assurer une formation au bénéfice des jeunes souhaitant se spécialiser dans cette filière. Les 18 wilayas productrices de liège sont Jijel, Blida, El Tarf, Annaba, Guelma, Souk Ahras, Skikda, Mila, Bejaia, Tizi-Ouzou, Bouira, Tipasa, Ain Defla, Chlef, Tissemssilt, Oran, Relizane et Mascara.