Le drame de Mina, survenu près de La Mecque, jeudi dernier, de surcroît, premier jour de l’Aïd el-Adha, a fait plus de 700 morts et plus de 800 blessés parmi les pèlerins.
Les bousculades dues aux déplacements de deux millions de hadjis pour l’accomplissement du rituel musulman en sont la cause. Du coup, les autorités saoudiennes sont appelées à élucider les circonstances de cette tragédie, une semaine après «les incidents de la grue» ayant fait plus de 100 morts et plus de 400 blessés.
L’immensité du drame n’a jamais été enregistrée depuis 25 ans. Ce sont 717 hadjis qui ont trouvé la mort et plus de 800 autres ont été blessés, jeudi dernier, à Mina, près de La Mecque, Lieux saints de l’islam, en Arabie saoudite, suite aux bousculades ayant suivi le traditionnel rituel, inhérent au grand pèlerinage des musulmans dans cette région. L’incident s’est produit au moment où une foule composée de quelques deux (2) millions de fidèles se sont dirigés vers les lieux pour accomplir le rite, consistant, selon la religion musulmane, à «lapider Satan».
Chaque année, l’événement le plus spectaculaire des musulmans rassemble des milliers de pèlerins qui se mobilisent en cette circonstance pour jeter des pierres à l’endroit de trois murs représentant la «demeure de Satan». C’est ce qu’ont indiqué les autorités saoudiennes, lors de ce premier jour de l’Aïd el-Adha, étant le plus meurtrier depuis un quart de siècle.
En 2006, ce genre de drame, survenant chaque année, a causé la mort de 360 pèlerins, alors qu’en 2009 le nombre de musulmans ayant péri était de 300. Par ailleurs, en 1990, un incident du même genre, survenu dans un tunnel près de la région de Mina, a coûté la vie à plus 1 400 hadjis, sans doute, le bilan le plus épouvantable jamais enregistré aux Lieux saints de La Mecque.
Une fois de plus, l’événement a atteint son paroxysme, jeudi denier. Un premier bilan initial a fait état du décès d’une centaine de personnes, issues de plusieurs pays musulmans, avant que d’autres blessés ne succombent aux traumatismes physiques subis, pour un nouveau bilan atteignant plus de 700 hadjis. Cela s’est produit, à peine une semaine, le 24 septembre dernier, après la chute d’une grue à la grande Mosquée de La Mecque, ayant causé 108 morts et plus de 400 blessés parmi les pèlerins. C’est un véritable drame que celui survenu lors de la fête du Sacrifice.
Après l’incident, les hôpitaux des environs ont été mobilisés pour prendre en charge les blessés, selon des informations émanant des autorités de ce pays. Les images, rapportées à travers les écrans des chaînes de télévisions du monde entier, montrent clairement l’amplitude de la tragédie, ayant endeuillé des centaines de familles, de surcroît, le jour de la célébration d’une fête musulmane. À voir le nombre des personnes blessées, le bilan pourrait augmenter.
Du coup, les autorités saoudiennes se sont confrontées à l’impérative urgence de trouver des explications, et de mener les investigations qui s’imposent pour élucider les circonstances de cette tragédie, et situer les responsabilités. Ceci, quelques jours seulement après «l’incident de la grue», dont les plaies ne sont pas encore pansées. Un responsable de la santé de ce pays parle d’un «choc entre une marée humaine quittant l’une des stèles et une foule venant en sens inverse», a-t-il expliqué, dans un premier temps, les causes directes de ce terrible accident.
Dans un discours télévisé rendu public hier, Mohammed ben Nayef, prince héritier du Royaume saoudien, a indiqué avoir ordonné aux services concernés de son pays d’ouvrir une enquête «rapide et transparente», pour déterminer les circonstances du drame. Selon le même responsable, il attend «au plus tôt» les conclusions des investigations. Quand bien même l’enquête n’a pas encore donné ses résultats, l’émir héritier a imputé la responsabilité «au manque de discipline des pèlerins», «qui auraient pu éviter ce genre d’accidents, s’ils avaient suivi les instructions», a-t-il affirmé. Désormais, la pression internationale pèse sur Riyad après deux accidents meurtriers, survenus en l’espace d’une semaine seulement.
TROIS MORTS PARMI LES ALGÉRIENS
Les incidents de Mina n’ont pas été, malheureusement, sans conséquences sur les hadjis algériens, ayant rejoint La Mecque pour accomplir leur pèlerinage. Trois personnes parmi la communauté pèlerine sont décédées après les bousculades survenues jeudi, premier jour de l’Aïd el-Adha, lorsque l’énorme procession humaine s’était amassée près des lieux qui abritent, chaque année, des centaines de milliers de hadjis pour la circonstance. Les trois victimes mortes, deux femmes et un homme, sont originaires de la wilaya de Batna.
C’est ce qu’a affirmé, avant-hier jeudi à l’APS, Abdelaziz Ben Ali- Chérif, porte-parole du ministère des Affaires étrangères (MAE). Parmi les hadjis algériens, figure aussi six personnes, dont une femme, blessées légèrement au cours des bousculades des pèlerins, lorsqu’ils se sont déplacés en grand nombre vers les lieux où s’effectue «la lapidation de Satan», a ajouté le porte-voix de la diplomatie algérienne.
Pour prendre en charge les doléances des familles qui ont eu des proches en voyage aux Lieux saints de l’islam, une cellule de crise a été installée au niveau du MAE. Cette cellule devra travailler conjointement et en étroite coordination avec celle mise en place par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, en vue de «suivre l’évolution de la situation», a précisé Ben Ali-Chérif.
En effet, se trouvant sur place, Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses, qui dirige la mission algérienne «pleinement mobilisée », le Consul général d’Algérie à Djedda, Abdelakader Kacimi El- Hassani, et une délégation médicale, travaillent en collaboration afin de rassurer les hadjis en plus de faire en sorte d’identifier les pèlerins algériens victimes des bousculades. Pour sa part, L’Office national du hadj et de l’omra a indiqué qu’il suit de très près la situation de la communauté algérienne à travers le bureau des affaires des pèlerins nationaux.
Farid Guellil