Centenaire, capitaine et buteur contre la Croatie en amical, Pepe reste à 35 ans un pilier indispensable de l’équipe du Portugal, surtout à l’heure de défier l’Italie sans Cristiano Ronaldo, aujourd’hui à Lisbonne en Ligue des nations. Ronaldo, quintuple Ballon d’Or et serial buteur de la Selecçao, a été dispensé de jouer ces deux rencontres pour faciliter son adaptation à son nouveau club de la Juventus.
C’est logiquement à Pepe, son complice de toujours au Real Madrid, que l’entraîneur Fernando Santos a remis temporairement le brassard de capitaine. Jeudi à Faro (sud), le défenseur central de Besiktas a même signé d’une tête rageuse le but de l’égalisation contre la Croatie (1-1), histoire de sauver l’honneur des vainqueurs de l’Euro-2016 face aux finalistes malheureux du Mondial-2018 emmenés par Luka Modric et Ivan Perisic, qui avait ouvert le score en héritant d’un ballon involontairement dévié par Pepe. A cette exception près, la performance de Kepler Laveran Lima Ferreira a été «impériale» et «essentielle», selon la presse sportive portugaise. «Pepe commande les troupes», titrait même Record vendredi. Aux côtés d’une nouvelle génération qui monte en puissance, le défenseur expérimenté a été une importante voix de commandement. Toujours autoritaire, il a marqué et montré la voie aux jeunes vers une performance solide», écrivait le quotidien.
Nouvelle génération
«C’était vraiment un match spécial», a confirmé le joueur né au Brésil après sa 100e rencontre avec le maillot du Portugal, pays où il est arrivé à l’âge de 19 ans pour jouer au Maritimo Funchal de Madère avant de prendre son envol au FC Porto. Le stoppeur, déjà le sixième joueur le plus capé de l’histoire du Portugal, est ainsi devenu le premier naturalisé à atteindre la barre mythique de la centaine de matchs internationaux. «Je remercie depuis le premier jour l’occasion qui m’a été donnée de faire partie de la sélection, qui représente beaucoup pour moi. Je veux faire de mon mieux et rétribuer tout ce que le Portugal m’a donné dans la vie», a-t-il dit. Au-delà des symboles, c’est sur le terrain que Pepe a montré l’exemple en prenant soin de communiquer en permanence avec ses coéquipiers, en particulier son nouveau comparse en charnière centrale, le jeune Ruben Dias (21 ans et 2 matchs avec le Portugal). Au sein d’un effectif rajeuni, même si l’absence de Ronaldo n’est que temporaire, le Luso-Brésilien était avec le gardien Rui Patricio le seul trentenaire à fouler la pelouse du stade de l’Algarve jeudi. Pepe incarne donc l’élément d’expérience censé garantir la stabilité et l’évolution de cette nouvelle génération portugaise.
Italie en chantier
C’est évidemment sur le plan offensif que l’absence de Cristiano Ronaldo se fera sentir aujourd’hui face à l’Italie, premier match officiel du Portugal depuis son élimination en huitièmes de finale du Mondial-2018 face à l’Uruguay (2-1). Cette entrée en lice en Ligue des nations marquera aussi le début d’un parcours qui doit lui permettre de défendre son titre de champion d’Europe. Lors de la première journée de ce groupe 3, l’Italie a été tenue en échec par la Pologne (1-1) vendredi à Bologne montrant que son nouveau sélectionneur Roberto Mancini a encore beaucoup de travail, de la défense à l’attaque, afin de surmonter le désastre de l’élimination en barrages d’accession au Mondial russe. Au chapitre de l’impuissance offensive, la soirée de Bologne n’aura pas fait grand-chose pour la cause de Mario Balotelli et Lorenzo Insigne, maîtres d’œuvre supposés et tous deux remplacés après des prestations très fades. La lueur d’espoir dans ce secteur est venue du jeune Federico Chiesa, qui a provoqué le penalty égalisateur, mais saura-t-il faire trembler le mur défensif érigé par Pepe ?