Face aux agissements «qui ont dépassé, par leur indécence, le seuil de l’intolérable», l’ANP dont la démarche est dictée par son caractère éminemment légaliste et républicain, n’a qu’une seule réponse: appliquer la loi dans toute sa rigueur.
vigoureuse. Percutante. La réponse donnée, hier, par le ministère de la Défense (MDN) à des individus «aigris et sans envergure» qui ne sont «mus (que) par des ambitions démesurées et animés par des intentions sournoises», sonne comme un réquisitoire implacable à l’encontre du général à la retraite Ali Ghediri, l’auteur de trois articles de presse dont un appel au chef d’état-major, le général Ahmed Gaïd Salah, lui demandant de prendre «ses responsabilités historiques» face à ce qu’il a qualifié de «grave situation» du pays.
La réaction du ministère de la Défense se veut une réplique aussi à tous ces militaires à la retraite qui font abstraction de toute considération à l’obligation de réserve à laquelle ils sont astreints. Nul n’est censé ignorer la loi. Surtout pas un militaire. De surcroît si ce dernier occupe ou a occupé des postes de responsabilités. Et à celui qui feint de connaître la législation, le glaive de la loi sera brandi.
C’est là le message véhément du MDN. Une mise en garde à ceux qui à l’approche de la présidentielle «s’arrogent le droit de parler en nom de l’institution militaire». Le général Gaïd Salah et ses hommes considèrent que «ces bavards» cherchent à «s’affubler d’une crédibilité» auprès de l’opinion publique, qu’ils n’ont pas. Mais pas seulement. Pour le MDN, ces «individus» n’ont agi que sur «instructions». Qui instruit donc ces militaires à la retraite à s’essayer à la politique «avec comme seul attribut l’esprit revanchard»? Le MDN semble connaître les commanditaires, mais préfèrent taire leur identité. Il choisit les paraboles pour les citer en affirmant à titre d’exemple que «ces individus (…) ont rejoint des cercles occultes (…) ont été, a priori, instruits de s’adresser au Haut Commandement de l’ANP» ou encore que leur discours «incohérent (…) leur est, vraisemblablement, dicté par leurs mentors». Le MDN s’il préfère recourir au qualificatif «mentors» pour parler de ceux qui sont tapis dans l’ombre, ne se privera, cependant pas d’évoquer des objectifs malintentionnés de ces individus en raison de leur «acharnement contre l’institution qui les a vus grandir».
Et autant le département du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah n’a aucun doute sur les intentions de ces individus dont «le discours alarmiste et malintentionné» n’a pour seul but qu’«assouvir des ambitions personnelles démesurées», autant il considère plus regrettable «que ces faits sont l’oeuvre de certains militaires à la retraite qui, après avoir servi longtemps dans les rangs de l’ANP, rejoignent des cercles occultes». Mais la déception ne signifie pas l’impunité pour l’Armée. Nullement.
Car ces «narcissiques malades», «sans aucun scrupule» qui ont perdu «le sens de la mesure» en se lançant «dans des affabulations débridées» sur la position de l’ANP vis-à-vis de l’élection présidentielle, ont commis une «grave dérive». Impardonnable aux yeux de l’institution commandée par le général de corps d’armée Gaïd Salah qui s’interroge d’ailleurs comment «ces gens-là (…) se permettent, sans respect de toute forme d’éthique et de déontologie, de s’ériger en donneurs de leçons».
Et à ces donneurs de leçons, l’Armée, dont la démarche est dictée par son caractère éminemment légaliste et républicain, respectueux de l’ordre constitutionnel, face aux agissements «qui ont dépassé, par leur indécence, le seuil de l’intolérable», n’a qu’une seule réponse: appliquer la loi dans toute sa rigueur.