La facture des importations des produits alimentaires a baissé de près de 11% au cours du mois d’avril 2010, selon le rapport du Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (CNIS).
Faut-il se réjouir de la baisse de la facture alimentaire ? Assurément, oui. Cependant, quand on analyse les raisons pour lesquelles l’Algérie a importé moins de produits alimentaires, on se rend compte qu’il n’y a pas de quoi faire l’esbroufe.
En effet, ni les mesures «coercitives» des lois des Finances, ni l’assainissement des listes des importateurs «véreux» et encore moins la chute des prix des produits alimentaires ne peuvent justif ient cette baisse, avanceront les experts. D’après ces derniers, cette baisse de près de 11 % est importante. Elle doit impacter sérieusement le marché algérien. Toutefois, dans les magasins et les souks algériens, cette baisse n’est pas du tout tangible, palpable.
Aucune pénurie de produits – même ceux de seconde zone- n’a été enregistrée ! Quoique «les importations alimentaires ont baissé de 10,46% en s’établissant à 471 millions de dollars en avril dernier, contre 526 millions de dollars à la même période de 2009», relève-t-on de ce rapport. En déambulant dans les marchés oranais, il est à constater en effet qu’aucun produit ne manque. Chez les boucheries de vente de viandes surgelées et poissons, l’approvisionnement est resté régulier, comme à l’accoutumée, notet- on.
Pourtant, le CNIS annonce une baisse substantielle de la facture d’importation des viandes de 41,16% à 10,72 millions de dollars contre 18,22 millions de dollars le même mois de 2009. «Tout est disponible. Presque tous les produits qui remplissaient les étals de mon magasin, pendant le début d’année 2009 sont disponibles.
Les produits qui manquent sont minimes», a déclaré Madjid, commerçant de son état à M’dina J’dida. Mais où peut-on diagnostiquer cette baisse annoncée par le CNIS ? En fait, les commerçants s’approvisionnent aujourd’hui du marché de l’informel.
«Je m’approvisionne en chocolat de marque et autre confiseries chez des «beznassi» qui acheminent ces produits depuis l’Espagne en cabas», a avoué le même commerçant. En effet, le prix du chocolat d’une telle marque produite localement est substantiellement moindre par rapport à celui de la même marque importée illicitement en cabas.
Si les dernières lois de Finances ont dissuadé les importateurs de produits alimentaires de seconde zone (conf iseries, friandises etc.), elle a pour autant encouragé les petits importateurs de l’informel à acheminer ces produits, apprend-on. Mais ces produits importés en cabas restent minimes quand même.
LAITS ET PRODUITS LAITIERS EN HAUSSE
Quant aux céréales, semoule et farine, elles ont également chuté de 34,15% en s’établissant à 153,2 millions de dollars (contre 233 millions de dollars) et enf in les sucres et sucreries ont baissé de 31,43 % à 19,44 millions de dollars (contre 28,35 millions de dollars), détaillent les Douanes.
Certes, la récolte céréalière a été exceptionnelle la saison dernière, mais la production étant inconstante, les importations restent toujours élevées. Par contre, la facture des importations alimentaires a augmenté pour les laits et produits laitiers de 10,8% pour se chiffrer à 91,62 millions de dollars, les légumes secs (+2,69%) pour totaliser 16,44 millions de dollars , le café et thé de près de 1%(+0,79%), soit 21,64 millions de dollars.
Les importations des biens alimentaires ont représenté 14,10% des importations globales au cours du mois d’avril dernier. En réalité, cette baisse est plus à attribuer plus à la dégringolade des prix des produits alimentaires sur les marchés mondiaux qu’à une performance de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire locale.
Benachour Med