WASHINGTON – L’investissement dans des infrastructures résilientes pourrait générer un bénéfice net de 4,2 trillions de dollars aux pays à revenu faible et intermédiaire, soit quatre dollars de bénéfice pour chaque dollar investi, selon un nouveau rapport de la Banque Mondiale publié mardi à Washington.
Le rapport examine quatre systèmes d’infrastructures indispensables à savoir l’électricité, l’eau et l’assainissement, les transports et les télécommunications en déterminant leurs capacités à fonctionner et à répondre aux besoins des utilisateurs durant et après les catastrophes naturelles.
L’étude note que l’investissement dans des infrastructures résilientes évitera non seulement les réparations couteuses mais réduira également les conséquences des catastrophes naturelles sur les moyens de subsistance et le bien-être des populations.
Les pannes d’électricité, les coupures d’eau et les perturbations des transports ont des incidences sur la productivité et les revenus des entreprises ainsi que sur la qualité des populations.
Selon la BM, les catastrophes naturelles causent des dommages directs à la production d’électricité et aux infrastructures de transport qui se chiffrent à 18 milliards de dollars par an dans les pays à revenu faible et intermédiaire sans compter les incidences sur les populations et les entreprises qui constituent un problème beaucoup plus grave.
Globalement, les perturbations causées par les aléas naturels, ainsi que par le mauvais entretien et la mauvaise gestion des infrastructures coutent environ 390 milliards de dollars aux entreprises et aux ménages dans les pays à revenu faible et intermédiaire, selon les estimations de la BM.
« Investir dans des infrastructures résilientes c’est libérer des opportunités économiques pour les populations. Ce rapport offre une voie à suivre aux pays pour un avenir sûr, sécurisé, inclusif et plus prospère « , commente le président du Groupe de la Banque Mondiale, David Malpass, cité dans le communiqué de la BM.
Le rapport qui s’appuie sur un large éventail d’études de cas, d’analyses empiriques globales et d’exercices de modélisation, relève que l’Afrique et l’Asie du Sud subissent aujourd’hui les pertes les plus lourdes dues à des infrastructures peu fiables.
En Tanzanie, par exemple, les pertes annuelles des entreprises dues aux pannes d’électricité et aux coupures d’eau avoisinent les 686 millions de dollars, représentant 1,8 du PIB du pays.
Un accès fiable à l’électricité en Inde pourrait augmenter l’emploi des femmes de 12%. En Chine 64 millions de personnes dépendent d’installations de traitement d’eau exposées aux risques de tremblement de terre et de liquéfaction du sol, et 200 autres millions d’installations qui sont vulnérables aux risques d’inondation dus aux changements climatiques.
Les glissements de terrain au Pérou interrompent souvent le trafic routier, entraînant de lourdes pertes pour les utilisateurs.