L’Iran possède environ 18 000 centrifugeuses, dont plus de 10 000 en activité, a déclaré samedi 17 août Fereydoun Abbassi Davani, le chef sortant de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), confirmant des chiffres donnés en mai par l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
« Au début du mois de Mordad (le 23 juillet) nous possédions 17 000 centrifugeuses de première génération, dont plus de 10 000 sont en activité et 7 000 prêtes à entrer en activité », a déclaré M. Abbassi Davani, cité par l’agence ISNA, lors de la passation de pouvoir avec Ali Akbar Salehi, nommé par le nouveau président Hassan Rohani à la tête de l’OIEA. « Quelque 1 000 centrifugeuses de seconde génération ont également été installées et sont prêtes à entrer en activité », a-t-il ajouté.
En mai, le rapport de l’AIEA évoquait 17 600 centrifugeuses installées, dont 16 590 de première génération et 1 000 de seconde génération. L’Iran affirme faire de l’enrichissement d’uranium à 5 % et à 20 % dans un but pacifique. Les responsables iraniens affirment que l’enrichissement d’uranium à 20 % est destiné à produire du combustible pour le réacteur de recherche et médical de Téhéran. Mais Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire de la région, et les pays occidentaux accusent l’Iran de chercher à se doter de l’arme atomique sous couvert d’un programme nucléaire civil.
ISRAËL APPELLE À UN RENFORCEMENT DES SANCTIONS
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a affirmé le 7 août que l’Iran utilisait 7 000 nouvelles centrifugeuses pour son programme nucléaire, dont un millier d’un type nouveau, appelant à un renforcement des sanctions en évoquant des « menaces explicites d’opérations militaires » pour faire céder l’Iran sur son programme nucléaire.
Le 14 juillet, M. Nétanyahou avait averti sur une télévision américaine qu’Israël pourrait intervenir militairement avant les États-Unis contre le programme nucléaire iranien, qualifiant le nouveau président Hassan Rohani de « loup déguisé en mouton » sur ce dossier.
M. Rohani a souligné la semaine dernière la volonté de l’Iran de mener « des négociations sérieuses sans perte de temps » avec les grandes puissances pour régler la question nucléaire. Mais il a affirmé que l’Iran ne cèdera pas sur ses« droits indéniables » en matière nucléaire notamment l’enrichissement d’uranium au centre des inquiétudes des pays Occidentaux et d’Israël.
Pour sa part, M. Salehi, chef de la diplomatie sortant, a déclaré que le président« sera personnellement chargé de la question nucléaire ». Entre 2003 et 2005, M. Rohani qui menait les négociations avec les grandes puissances sur le programme nucléaire avait accepté la suspension du programme d’enrichissement et l’application du protocole additionnel permettant des contrôles surprises de ce programme.