L’Iran réaffirme ses ambitions spatiales

L’Iran réaffirme ses ambitions spatiales

L’Iran réaffirme ses ambitions spatiales après le tir d’un lanceur de satellites critiqué par Washington et les Occidentaux, remettant en selle un programme de vols spatiaux habités, pour lequel le pays espère un partenariat russe.

« Dix pilotes expérimentés sont actuellement soumis à un entraînement difficile et intensif à l’issue duquel (…) deux seront sélectionnés pour partir dans l’espace », a déclaré début septembre à la télévision nationale le chef du centre de recherches aérospatiales du ministère des Sciences, Fathollah Omi.



Le projet du pays est de réaliser des vols habités dans l’espace suborbital « dans moins de huit ans », a ajouté M. Omi, disant attendre une « réponse définitive » d’une grande entreprise aérospatiale russe avec laquelle des « discussions préliminaires » ont eu lieu en vue d’une coopération.

En 2015, le vice-Premier ministre russe, Dmitri Rogozine, qui supervise le programme spatial de son pays, s’était rendu à Téhéran en vue d’une éventuelle coopération dans ce domaine.

Les scientifiques de la République islamique ont célébré il y a peu la naissance du bébé de deux singes que l’Iran avait envoyés dans l’espace en 2013. « Les chercheurs étudient les effets de leur voyage spatial sur leur petit », a indiqué M. Omi.

Après le retour sur la Terre des deux primates, Mahmoud Ahmadinejad, alors président de la République islamique, avait déclaré qu’il aimerait être le premier homme à s’envoler à bord d’une fusée iranienne.

Hostilité américaine

Mais le rêve d’un Iranien dans l’espace avait semblé être remisé il y a quelques mois à cause de contraintes financières.

« Le coût de la mise sur orbite d’un homme a été estimé dans une fourchette de 15 à 20 milliards de dollars (environ 12,5 à 16,7 milliards ds d’euros) sur quinze ans. En conséquence, aucun budget ne peut être alloué à un tel projet », avait déclaré en mai le vice-président de l’agence spatiale iranienne, Mohammad Homayoun Sadr.

Les autorités semblent être revenues sur cette décision récemment, après le test en juillet d’un nouveau lanceur de satellites ayant entraîné une vague de réactions occidentales hostiles.

D’une portée de 500 km, cette fusée « Simorgh » (du nom d’un oiseau de légende iranien) avait été tirée du Centre spatial Imam Khomeiny basé dans un endroit non révélé de la province de Semnan (nord-est).

Les Etats-Unis voient d’un très mauvais œil toute avancée technique iranienne susceptible à leurs yeux de bénéficier au programme de missiles balistiques de la République islamique. Après l’annonce du tir du « Simorgh », Washington avait très rapidement menacé d’imposer à Téhéran de nouvelles sanctions économiques.

« La République islamique réagit de manière très négative lorsqu’elle à le sentiment qu’on l’entrave », a déclaré à l’AFP Adnan Tabatabai, directeur du cercle de réflexion allemand CARPO qui suit de près les questions iraniennes.

« Aucune limite »

Faisant référence au programme nucléaire iranien ayant empoisonné les relations entre l’Iran et la communauté internationale jusqu’à la conclusion de l’accord de 2015 avec six grandes puissances (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie), M. Tabatabai note que « plus l’Occident faisait pression sur l’Iran pour qu’il y mette un terme », plus ce programme « gagnait (…) en importance ».

L’accord de 2015 prévoit une levée progressive des sanctions économiques imposées à Téhéran par les Occidentaux en échange de garanties sur la nature pacifique du programme nucléaire iranien.