Lors de sa campagne électorale et lors son premier discours de politique générale, le 25 octobre, la Première ministre Giorgia Meloni, cheffe du parti post-fasciste Frères d’Italie, a toujours défendu le blocus maritime qui selon elle, aidera à arrêter les départs illégaux d’Afrique.
Il est à noter, que depuis le début de l’année en cours, 87 370 migrants sont arrivés en Italie par la Méditerranée et au moins 1 337 ont perdu la vie lors de la traversée. Ce phénomène continue, avec quatre bateaux comptant près de 1 000 migrants à leur bord stationnaient dimanche (6 novembre) au large des côtes italiennes, le gouvernement n’a autorisé le débarquement que des femmes et des enfants.
Comment le gouvernement italien durcit sa politique sur l’accueil des migrants ?
En effet, un décret approuvé vendredi par le gouvernement de Giorgia Meloni prévoit seulement une prise en charge des mineurs, des femmes et des personnes malades, après un contrôle sanitaire. Les autres devront retourner dans les eaux internationales. Un décret jugé illégal par l’ONG allemande SOS Humanity, qui rappelle que les lois internationales obligent l’Italie à laisser tous les survivants débarquer immédiatement.
D’ailleurs, cette première semaine du mois de novembre, l’ONG SOS Humanity n’a pu faire débarquer en Sicile qu’une partie des migrants à bord de son navire. L’exécutif italien a en effet voté un décret visant à durcir les débarquements des migrants secourus par les bateaux humanitaires.
Dans ce sillages, le bateau humanitaire Humanity 1 transporte 179 migrants secourus en Méditerranée, dont 104 mineurs non accompagnés. Gouvernée désormais par l’extrême droite, l’Italie a annoncé via son ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, que les autorités italiennes procéderont à un tri des migrants : seuls les mineurs, les femmes enceintes et les personnes malades ont été autorisés à débarquer ce dimanche 6 novembre. Dons, les 35 hommes adultes du navire sont restés à bord, rapporte l’Agence France presse.
Amnesty dénonce le tri des migrants
Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International France, au micro de Jelena Tomic, du service international dénonce en disant que cela est « une violation du droit international, c’est une violation de la Convention de Genève sur les réfugiés. » Ce dernier s’insurge de ce trie, en expliquant que ces migrants ne devraient pas être refoulés sans qu’on leur ai expliqué les procédures pour le dépôt de demande d’asile, s’ils le souhaitent, et que des examens approfondis permettent pour savoir si ces derniers ont le droit ou pas à un statut de réfugié.
Ce même intervenant continue en dénonçant la situation des migrants en Libye, en disant : « Ramener les personnes et les bateaux hors des eaux territoriales italiennes, c’est les mettre en danger et peut-être même qu’elles soient récupérées par des garde-côtes libyens et on sait la situation des migrants en Libye qui est une situation absolument infernale : il y a des prostitutions forcées, des viols, des tortures des migrants, du travail forcé, certains se retrouvent en situation d’esclavage donc l’Union européenne ne peut pas être complice de cette indignité. »
Il conclut en rappelant que les pays de l’Union européenne doivent impérativement « respectent le droit international et sauvent les gens en mer. Le droit d’asile, c’est quand même le dernier qui reste quand tous les autres ont été bafoués pour les personnes donc on ne peut pas transiger avec le droit d’asile et l’Union européenne doit être à la hauteur de ses engagements internationaux et de ses valeurs qui ont fondé l’Europe ».