Les enquêtes journalistiques continuent de hanter le quotidien de l’oligarchie algérienne, cette fois-ci c’est la journaliste française, Céline Lussato de l’OBS qui prend la loupe pour nous livrer des détails croustillions sur ces anciens ministres et personnes proches du pouvoir, qui malgré le mouvement populaire, la démission d’Abdelaziz Bouteflika et les poursuites judiciaires, continuent à disposer des biens immobiliers obtenus illicitement. Le Magazine l’OBS s’est intéressé dans son édition du 25 juillet aux biens immobiliers des hauts responsables algériens et leurs consacre un papier intitulé « Cette oligarchie algérienne qui investit en masse dans l’immobilier parisien »
Même si les personnes ciblées par l’enquête ont refusé de répondre aux questions de la journaliste parce qu’ils estiment que ces « questions doivent être réglées entre algériens » ou « qu’ils n’ont rien à se reprocher » Céline Lussato s’est appuyée sur plusieurs documents et anecdotes tels que les « Panama Papers » ou l’affaire de Sellal-la fille pour venir à bout de sa recherche.
Elle débute son enquête par Mohamed Bedjaoui, ancien ministre et ex-diplomate, qui aurait acheté « un très chic appartement d’une princesse saoudienne pour la somme de 3,45 millions d’euros ».
Elle évoque par la suite, le pied-à-terre parisien, situé dans le cœur du Paris historique, en bordure de Seine et face à Notre-Dame d’Abdeslam Bouchouareb, ancien ministre de l’Industrie et objet d’un mandat d’arrêt émis par la Justice Algérienne. Son bien immobilier de 156 mètres carrés a été acheté à son nom à 1.180.000 d’euros en 2006 dont 580.000 euros payés comptant ».
Mokhtar Reguieg, ancien chef du protocole de la Présidence durant 14 ans, aurait quant à lui acquis « au nom d’une société civile immobilière (SCI), un petit deux pièces à deux pas de la mairie en 2018 à 320.000 euros, mais payés comptant », toujours selon la même source.
Amar Saadani, ancien président de l’Assemblée populaire nationale (APN), n’a pas échappé à cette enquête, il aurait acheté en 2009 « un quatre-pièce de 101 mètres carrés pour 665.000 euros ».
La journaliste nous rappelle une anecdote déjà révélée, il s’agit de l’achat du luxueux appartement sur les Champs-Elysées, près de l’hôtel Claridge, à 860.000 euros par la fille de l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a son époque était encore étudiante.
Si toutefois Céline Lussato se focalise sur les biens immobiliers acquis à la ville lumière, elle n’oublie pas de mentionner que les biens immobiliers de cette oligarchie s’étendent sur plusieurs endroits de l’Europe et au moyen orient. Ces oligarques ont investi un peu partout dans monde notamment en Ukraine,au Canada, au Royaume Unis et aux Emirates.
Le papier évoque également la présence de plusieurs personnalités d’affaires dans le marché immobilier français : « le milliardaire Mourad Oulmi, propriétaire, notamment, de biens dans l’immeuble de l’ancien ambassadeur Bedjaoui à Neuilly, Ayoub Aissiou, patron de la chaîne de télévision Al Djazairia One, ou Issad Rebrab, première fortune d’Algérie mais dont les activités en France sont aussi bien connues » et se demande si La justice française pourrait faire la part des choses entre biens mal acquis et investissements honnêtes ? Surtout que les acheteurs « très souvent n’apparaissent pas au grand jour. Ils se font discrets derrière des SCI, des prête-noms ou des montages plus opaques encore. »
M.A.Y