L’OCO, convoitises et chuchotements : Le terrain de golf de Dély Ibrahim menacé

L’OCO, convoitises et chuchotements : Le terrain de golf de Dély Ibrahim menacé

Affaire – Ce n’est pas la première fois que le terrain du golf de Dely Ibrahim est au centre de polémiques et de convoitises.

La dernière en date est celle d’une affaire de détournement d’une partie de ce patrimoine pour la construction d’un hôtel. Dans une lettre adressée au ministère de la Jeunesse et des Sports, à la Fédération nationale de l’UGTA et à la représentation territoriale de ce syndicat, et dont notre rédaction a reçu une copie (dont ci-joint le texte intégral), le conseil syndical de l’Office du complexe olympique Mohamed Boudiaf et les travailleurs de cet EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial) relevant du MJS, dénoncent les tentatives d’accaparement d’une partie du terrain de l’unité «golf» pour des besoins d’urbanisation.

Sans citer les parties incriminées, on croit savoir qu’il s’agit d’une entreprise dont le patron est très haut placé et influent, qui tente de mettre le grappin sur un terrain au niveau de ce site pour la construction d’un hôtel. Dans un passé très récent, cette entreprise, bien appuyée apparemment et qui ne recule devant rien, a tenté carrément de raser une forêt jouxtant le stade du 5 Juillet pour ce même projet, n’était l’intervention de la Direction générale des forêts (DGF), relevant du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, pour mettre le holà et sauver ce patrimoine forestier des tronçonneuses. La DGF, pourtant représentante de l’Etat, a dû batailler dur pour freiner un tant soi peu les convoitises du puissant patron de cette entreprise. Mais ce n’était que partie remise, car après avoir échoué sur le terrain de la forêt, c’est sur une bonne parcelle du terrain de golf que les fervents porteurs du projet d’un hôtel sont revenus. Il y a quelques jours, les lieux du projet visé ont été investis par un groupe de personnes étrangères à l’OCO, venus «prendre des mesures» et visiter le terrain. Les travailleurs de l’office, à leur tête le chef d’unité «golf», ont alors donné l’alerte, mais un ordre venu «d’en haut» a autorisé ce groupe de personnes à investir les lieux. Lorsque les représentants du conseil syndical sont allés voir le directeur général, Youcef Kara, ce dernier leur a déclaré qu’il n’était pas au courant de cette histoire. Or, tout le monde sait que rien ne se fait ou ne bouge sans l’aval du premier responsable du complexe Mohamed Boudiaf, dont la gestion est décriée ces derniers temps par certains travailleurs de l’office. Dans la lettre adressée au nouveau ministre de tutelle, El-Hadi Ould Ali, les travailleurs expliquent la menace sérieuse qui plane sur ce patrimoine. Aussi, lors de notre passage au stade du 5 Juillet, les travailleurs nous ont déclaré qu’ils étaient décidés à aller au bout de leur combat pour préserver les intérêts de leur établissement, quitte à passer à d’autres formes de protestations (grève, sit-in, …). Aussi, ces mêmes travailleurs s’inquiètent également de la façon dont est géré l’Office du complexe olympique, où, selon eux, le directeur général fait cavalier seul, sans recourir à l’avis des représentants sociaux. Comme ils dénoncent certains dépassements et comportements qui nuisent au bon fonctionnement et aux intérêts de leur établissement.

A. Salah-Bey