L’opération d’attribution de logements n’en finit pas de susciter colère et indignation, mais aussi des interrogations, à Constantine. En fait, c’est le flou total, depuis plusieurs mois, notamment après les derniers changements à la tête de l’exécutif de la wilaya. Plusieurs mouvements de protestation ont été observés depuis le mois de juin, où des bénéficiaires recensés en 2011 et 2012 réclamaient encore leurs logements.
Hier encore, les 7 familles de la cité Arris-Miloud (ex-rue Charcot), à Sidi Mabrouk, ne décoléraient toujours pas. Nouveaux mariés pour la plupart, ces derniers sont toujours dans l’attente de leur logement. Ils devaient être relogés, a-t-on appris, le 11 juillet dernier à l’unité de voisinage (UV20), à la Nouvelle-Ville Ali-Mendjeli, dans le cadre d’une vaste opération de relogement qui concernait trois volets, à savoir l’éradication de l’habitat précaire, les cités situées dans les zones touchées par le glissement de terrain et la vieille ville. “Tous nos voisins ont été relogés. Nous ne comprenons toujours pas pourquoi nous avons été écartés de cette opération”, se plaint un père de famille.
“Cela fait presque un mois que nous attendons, des responsables sont venus nous dire que nous allions être relogés bientôt, on nous a même demandé de rassembler nos affaires, mais on attend toujours”, renchérit un autre. D’autres cas de bénéficiaires écartés de ces nombreuses opérations de relogement relèvent, par ailleurs, d’irrégularités flagrantes. “Lorsque je suis allée occuper mon logement, j’ai trouvé une autre famille qui y était déjà installée. Sur nos deux quittances, les mêmes numéros du logement, du bloc et de la cité y étaient inscrits”, nous raconte, effarée, une jeune femme qui n’a pas cessé de frapper à toutes le portes. En vain. “De nous deux, à qui revient ce logement ?”, s’interroge-t-elle, tout en se plaignant de ne pas avoir été reçue à l’agence de l’OPGI où elle a demandé audience.
D’autres familles sont également dans le désarroi total. À ceux-là, on a délivré des bons d’attribution, en 2012, mais ils n’ont toujours pas bénéficié de logement. “Vous serez relogés dès que vos appartements seront prêts, c’est ce qu’on nous a déjà dit en 2012, nous nous sommes même acquittés des frais des arrêtés”, nous dit-on. Et de poursuivre : “Aujourd’hui, soit cinq ans plus tard, ce sont d’autres familles de la cité El- Berda qui ont été relogées à notre place, dans les logements qui nous étaient destinés.” Hier, nous avons tenté de joindre l’OPGI pour avoir plus d’informations, les responsables de la cellule de communication nous ont affirmé n’avoir aucune information et ignorer même l’existence de cas de familles lésées.
Nous avons également tenté de joindre le directeur de l’OPGI, mais ce denier est en congé. Même constat au niveau de la daïra, où le premier responsable était également en congé.
En attendant, toutes ces familles sont obligées de prendre leur mal en patience, dans l’indifférence totale.