Loi de finances 2022 : « Il y a péril en la demeure », alerte le PT

Loi de finances 2022 : « Il y a péril en la demeure », alerte le PT

Alors que le FMI vient d’adresser un satisfecit au gouvernement algérien concernant les « réformes économiques » qu’il a entrepris, le PT, Parti des Travailleurs de Louisa Hanoune, s’insurge quant à lui et fustige la nouvelle loi de finances, qualifiée de « dangereuse » et de « regressive », dans un communiqué du parti, paru aujourd’hui le 1er décembre.

Pour le PT, l’État est entrain d’abandonner son rôle social, et les fondements sociaux de l’État algérien sont entrain d’être remis en cause. La nouvelle loi de finance, déjà approuvée par le parlement, a mis le parti de Louisa Hanoune dans un véritable état d’alerte.

C’est dans un communiqué publié aujourd’hui à l’issue d’une session hebdomadaire, que le PT, et « après appréciation de la situation générale sur le plan national », a estimé que « de toutes les lois de finances élaborées et mise en œuvre par les différents gouvernements depuis l’indépendance, celle qui vient d’être approuvée par le parlement, est de loin la loi la plus régressive et la plus dangereuse pour le pays ».

Pour expliquer sa position, le PT n’a pas tari d’exemples. Il estime notamment que la suppression des transferts sociaux veut dire « l’abandon par l’État de son rôle social », « la remise en cause les fondements sociaux de l’État algérien » ainsi que « la programmation du démantèlement du secteur public ».

Alerte rouge chez le PT

Fidèle à ses idéaux socialistes, le parti trotskiste de Louisa Hanoune tire la sonnette d’alarme. « Alerte ! Il y’a péril en la demeure ! », peut-on lire dans le communiqué qui explique que « l’article 159 de la LF 2022 permet la privatisation des banques publiques » tandis que l’article 186 met à nu l’ensemble du tissu industriel et des services dans notre pays en livrant au « au pillage, notamment étranger, sous couvert d’investissements directs étrangers (IDE) ».

Le communiqué du PT prend comme exemple « la décision de démembrer le groupe Cosider ». « Le gouvernement décide d’éclater le groupe en dispatchant ses filiales sur différents ministères ». Une décision prise « dans l’urgence » et « en catimini », indique le même communiqué qui affirme que l’objectif d’une telle démarche est « le démantèlement de cette entreprise rentable qui emploie plus de 40.000 travailleurs préparant la privatisation de ses filiales ».

Il y a dans tout cela un parfum de déjà vu, estime le PT, qui rappelle « la liquidation de 1500 entreprises publiques dans les années 1990 sur instruction du FMI et de la Banque Mondiale ». Il s’agit selon le Parti de Hanoune « d’un choix idéologique » qui « s’attaque aux réalisations essentielles de l’indépendance nationale », vu que l’Algérie n’est pas cette fois ci endettée.

Le PT redoute un retour au « système de l’indigénat »

La loi de finance 2022, ne s’attaque pas cependant qu’au secteur public, estime le PT, mais elle constitue aussi « un coup de grâce à toutes les conquêtes du peuple algérien arrachées au prix de 1,5 million de martyrs ». Cette loi, toujours d’après le communiqué du PT va « accélérer l’effondrement social en cours et détruire ce qui reste comme liens positifs entre les citoyens et l’État ».

Le gouvernement de Benabderrahmane, « a osé faire ce que nul autre gouvernement n’a osé faire avant lui depuis l’indépendance », déplore le Parti des Travailleurs, qui souligne que cela s’est fait « au moment où les plus grands dangers guettent notre région en général et notre pays en particulier du fait de la présence y compris militaire de l’entité sioniste à nos frontières ouest »

Au lieu « de renforcer les ressorts de la nation par des politiques conformes aux aspirations et attentes de la majorité du peuple », le gouvernement a choisi de « supprimer dans la Loi de Finances 2022, à travers l’article 187, les transferts sociaux », déplore le communiqué du PT tout en expliquant que l’État ne va plus soutenir les produits alimentaires de première nécessité.

« Pour l’écrasante majorité du peuple, s’insurge le PT, la suppression des transferts sociaux signifie leur transformation en parias, en déshérités, elle signifie le retour au système horrible de l’indigénat ».

Le FMI félicite, le PT dénonce

Au moment où le FMI a adressé, dans un communiqué paru hier, ses félicitations aux autorités algériennes concernant leur « riposte rapide » à la crise économique et sanitaire, le PT quant à lui fustige cette institution et la qualifie de « syndicat des intérêts économiques et financiers des gouvernements des grandes puissances et des multinationales ».

Pour le PT, le satisfecit adressé par le FMI au gouvernement, « saluant l’orientation socio-économique qu’il met en œuvre », « est en soi la confirmation de l’extrême dangerosité des politiques socio/économique en cours ».

Le Parti trotskiste explique que « les institutions financières internationales sèment partout la désolation en imposant la désertification industrielle et sociale et le pillage étranger qui ont provoqué les guerres de dislocation notamment sur notre continent dont la Somalie est l’exemple le plus barbare ».