Le ministre des Finances, Brahim Kassali, a présenté ce lundi 5 décembre, devant les membres du Conseil de la nation, le texte de loi de finances 2023. À cette occasion, le ministre a passé en revue les différentes mesures et les principaux indicateurs financiers que prévoit le texte pour le prochain exercice.
Mais avant de nous pencher sur les données chiffrées des indicateurs économiques, signalons que la loi de finances 2023 « maintient le caractère social de l’État ». Ainsi, le texte conserve la politique de subvention sociale dont il augmente le budget et ne prévoit aucune nouvelle taxe ni aucun nouvel impôt qui pèseraient sur le citoyen.
En outre, il ratifie l’amélioration de la grille indiciaire des salaires et des systèmes indemnitaires des fonctionnaires, l’augmentation de l’allocation chômage, des pensions de retraite et des quotas d’affectation dédiés au fonds de garantie des collectivités locales.
Quel est le prix prévisionnel du baril de pétrole dans la loi de finances 2023 ?
Lors d’une séance plénière du Sénat, M. Kassali a indiqué que le taux de croissance économique en Algérie devrait enregistrer une tendance haussière à l’horizon 2025. Celui-ci va s’établir, selon les prévisions du texte, à 4,1 % en 2023, à 4,4 % en 2024, et à 4,6 % en 2025. Si les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et du BTP devraient enregistrer, au cours de la période 2023-2025, des taux de croissance appréciables variant entre 4 % et 10 %, celui des hydrocarbures, par contre, devrait connaître une quasi-stabilité au cours de cette période.
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Ensuite, le ministre a souligné qu’en dépit d’un contexte international complexe, l’État avait poursuivi « l’opération de relance de l’économie en appuyant la croissance et en consacrant une économique durable créatrice de richesses et d’emplois. » « L’année 2023 sera marquée par la poursuite des efforts […] visant à préserver et à renforcer le pouvoir d’achat des citoyens à travers la révision de la grille indiciaire des salaires et la revalorisation de l’allocation chômage », a-t-il ajouté.
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Par ailleurs, la loi de finances 2023 a été élaborée sur la base d’un prix du baril de pétrole de 60 dollars pour la période 2023-2025. S’agissant du niveau d’inflation, le texte estime qu’elle atteindra 5,1 % en 2023, 4,5 % en 2024 et 4,0 % en 2025. Quant au déficit budgétaire global, M. Kessali a indiqué qu’il passera de 4 950,3 mds de DA (-19,2 % du PIB) à 6 586,3 mds de DA (-23,7 % du PIB). Une augmentation provoquée essentiellement par la hausse importante des dépenses de fonctionnement de l’État (+26,9 %).
Quelle répartition pour les budgets de fonctionnement et d’équipement en 2023 ?
En ce qui concerne la répartition du budget de fonctionnement, le texte de loi consacre une enveloppe de 3 037,41 mds de DA pour l’augmentation des salaires des fonctionnaires (+23,55 % par rapport à 2022). Cette somme est destinée à « la prise en charge des incidences financières de la modification de la grille indiciaire des salaires introduite en avril 2022, ainsi qu’à l’intégration des bénéficiaires du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle et à la conversion des contrats d’insertion sociale en contrats à durée illimitée. »
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À cet égard, le ministre des Finances a précisé que « la masse salariale devrait atteindre 4,629 mds de DA (47,39 % du budget de fonctionnement) », tandis que « l’impact financier de l’intervention économique de l’État passera à 1 927,20 mds de DA (+ 40,67 % par rapport à 2022) ». Ces aides de l’État se répartissent essentiellement sur « la contribution au Fonds national du logement, l’augmentation des affectations allouées à l’assurance chômage, l’accroissement de la contribution de l’État à l’Office national des céréales ».
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Au sujet du budget d’équipement, dont le montant s’élève à 4 019,28 mds de DA, Brahim Kassali a indiqué qu’en 2023, il s’agira principalement de « l’achèvement des projets en cours de réalisation et de l’inscription de projets stratégiques et urgents ». Le ministre a souligné qu’en 2022, « le gouvernement a procédé au dégel d’un programme de plus de 110 mds de DA au profit de 217 projets d’investissement à valeur ajoutée. »