Le ministre du Travail a effectué, jeudi dernier, une visite d’inspection dans la wilaya de Saïda. Questionné par la presse quant à la loi sur la retraite que l’intersyndicale autonome de la Fonction publique continue de contester, El- Ghazi a répondu qu’il y aura une surprise à ce sujet. “Il y aura bientôt une surprise”, a-t-il affirmé sans autres précisions. En quoi pourrait consister cette surprise promise par le ministre ? C’est la grande question.
Mais à regarder de près le dossier, il est permis de supposer un différé de la promulgation de la loi votée par les deux chambres du Parlement mais que le président de la République n’a toujours pas signée. Les syndicats sont attendus chez El-Ghazi le 16 janvier prochain pour une journée d’information.
Peut-être que le rendez-vous sera l’occasion pour le ministre de dévoiler sa surprise. En attendant, les syndicalistes croient dur comme fer que la surprise va soulager les travailleurs.
“En dehors d’une décision de retrait, de report ou d’annulation, on ne s’attend pas à autre chose qui pourrait constituer une surprise”, affirme Mokdad Messaoudi, secrétaire général de l’union locale UGTA de Rouiba. Le même avis est partagé par le porte-parole du Cnapest Messaoud Boudiba, qui ne voit pas, lui aussi, d’autre surprise en dehors du retrait pur et simple de cette loi.
Un autre syndicaliste actif au niveau de la SNVI est convaincu que la loi en question ne sera pas promulguée de sitôt. Il fonde sa conviction sur les confidences qu’a faites le patron de la Centrale syndicale aux syndicalistes du complexe industriel de Rouiba. Nous avons eu plusieurs rencontres avec Sidi-Saïd et il nous a toujours répété que la suppression de la retraite anticipée sera décalée à 2019 ou 2020.
Même lorsque la loi a été votée avec les dispositions controversées qu’on connaît, il a toujours maintenu les mêmes propos. C’est ce qui fait que les syndicalistes croient à une nouvelle intervention du président de la République. “Tant qu’il n’a pas signé la loi, nous croyons toujours qu’il va l’annuler”, affirme un responsable de l’unité carrosserie de la SNVI.
Pour Messaoud Boudiba, ni cet amendement ni un autre ne vont fléchir la volonté et la détermination pour continuer à exiger le maintien de la retraite sans condition d’âge. “En ce qui nous concerne, nous continuerons à croire que le déficit de la CNR se trouve ailleurs et pas dans la retraite sans condition d’âge et nous sommes prêts à le prouver pourvu qu’on nous donne l’opportunité de le faire.”