L’opposition mauritanienne dénonce

L’opposition mauritanienne dénonce

L’expulsion du diplomate algérien Belkacem Cherouati par le gouvernement mauritanien le 22 avril dernier, a été sévèrement critiquée par Le président en exercice de la Coalition pour une alternance pacifique en Mauritanie (CAP), Abdesselam Ould Horma, qu’il qualifie de « mesure précipitée » et de « précédent grave ».

Dans une déclaration au journal électronique mauritanien Al-Akhbar Infos, Abdesselam Ould Horma a estimé que « l’Algérie est un pays frère, et, par conséquent, il est inconcevable qu’il y ait une crise entre les deux pays frères ».

Le leader de l’opposition considère que l’incident « aurait pu être résolu par d’autres voies moins expéditives, car le recours à l’expulsion réciproque de diplomates constitue une étape avancée de désaccord et de détérioration des relations entre deux pays », qualifiant également la contre-mesure prise par Alger de renvoyer un diplomate mauritanien de « mesure précipitée ».

C’est le premier dirigeant politique mauritanien à se prononcer sur ce sujet face au silence observé par le gouvernement, qui en dit long sur sa volonté d’entretenir la tension avec l’Algérie en refusant de faire le moindre pas vers l’apaisement.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz avait approuvé, en plein Conseil des ministres, au lendemain de l’éclatement de cette affaire, les accusations portées contre le diplomate algérien, ouvrant ainsi une campagne d’escalade sans précédent dans les médias pro-gouvernementaux.

Il convient de rappeler que dans un télégramme diplomatique publié par le site Wikileaks, l’ancien ambassadeur américain à Nouakchott s’interroge sur les origines du président mauritanien Abdelaziz. Mark Boulware révèle que pour bon nombre de maures, la tribu du président « ne constitue pas une tribu en Mauritanie, mais un groupe de pression (lobby) ».

« La vraie tribu des Ouled Bousba est plutôt basée au Maroc ». Un site mauritanien, pointschauds.com, qui a publié le câble, relaie les accusations portées contre le président mauritanien, qui pratiquerait une politique tribale.

Il serait communément admis en Mauritanie qu’il « n’est pas un vrai mauritanien, mais plutôt un marocain « . Les autorités diplomatiques américaines ajoutent que des cercles politiques accusent Abdelaziz de s’entourer de mauritaniens proches du Maroc et de procéder à l’installation d’un « petit Rabat autour du palais présidentiel ».