«Le peuple algérien, qui a exprimé, avec force et détermination, son attachement à son droit à l’autodétermination en usant de tous les moyens légaux disponibles jusqu’au recouvrement de sa souveraineté, de sa liberté et de sa dignité, réaffirme aujourd’hui sa position constante et celle de l’Algérie, de soutien au peuple sahraoui dans sa quête légitime visant à reconquérir ses droits spoliés, à décider de son avenir et de sa destinée, conformément aux chartes internationales et aux décisions onusiennes», lit-on dans l’édito d’El Djeich. C’est là une traduction fidèle du message du président de la République à l’occasion du 39e anniversaire de l’annonce de la création de la République arabe sahraouie démocratique. Ce jour-là, Abdelaziz Bouteflika a expliqué que le soutien de l’Algérie à la cause sahraouie ne date pas d’aujourd’hui, «mais puise sa source des principes et idéaux qui ont nourri la glorieuse Révolution libératrice».
L’ANP droit dans ses bottes
Mieux encore, le président Bouteflika avait souligné que l’Algérie «reste convaincue du triomphe du droit et que les peuples combattant pour une juste cause finiront, tôt ou tard, par atteindre leur objectif, en dépit de tous les obstacles et de toutes les contraintes». Cette conviction de soutenir les causes justes et les combats des peuples pour leur autodétermination est aussi chevillée aux souffrances des Algériens durant la longue nuit coloniale, faite de pillages de ressources, de massacres, voire «d’extermination» comme l’écrit El Djeich.
Ce rappel de la position de l’armée à l’égard de la cause sahraouie, du reste bien clarifiée par le président de la République et chef suprême des armées dans son message, va sans doute étouffer un début de polémique né d’une déclaration malencontreuse de Amar Saâdani qui a sans doute dépassé sa pensée, exploitée à outrance par les propagandistes du makhzen. Mais avec cet «édito» d’El Djeich, il n’y a plus de place aux interprétations douteuses et autres extrapolations. L’Algérie, avec son peuple et ses institutions, reste fidèle au combat des Sahraouis et son représentant légitime le Polisario qui s’apprête à tenir son congrès dans les territoires libérés. C’est assurément un beau cadeau de l’ANP aux dirigeants du Polisario mais surtout le président de la RASD qui a été reçu en audience par le président Bouteflika en présence de tous les hauts responsables civils et militaires.
El Djeich assure et rassure
Et au-delà de ce soutien jamais démenti, l’Algérie, écrit El Djeich «aspire à contribuer activement à toute initiative visant à résoudre les problèmes, différends et conflits régionaux à travers les bons offices, le dialogue et la réconciliation, en vue de concrétiser la sécurité et de restaurer la paix dans notre environnement caractérisé par l’instabilité sécuritaire». En clair, notre pays reste attaché à la recherche des solutions politiques et pacifiques par le dialogue et la concertation à tous les conflits régionaux dans une allusion évidente au conflit maroco-sahraoui mais aussi le conflit inter-libyen. Cela étant dit, l’armée assure qu’elle est «pleinement consciente de l’ampleur de la responsabilité qui lui incombe et nos forces armées et les différents corps de sécurité veillent à accomplir au mieux leurs missions».
Elle rassure surtout que ses éléments, écrit El Djeich, «sont décidés et déterminés à poursuivre leurs tâches partout dans les villages et les dechra, dans les plaines, dans les montagnes, dans le désert et sur chaque pouce de cette terre sacrée, jusqu’à éradication totale des résidus terroristes et des criminels». L’ANP souligne, par ailleurs, que les différentes visites sur le terrain du vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’armée, visent à assurer que l’Algérie «soit en mesure de relever tous les défis, de repousser toute menace, de se mettre à l’abri de tout danger».
H. M
