Lotfi Bouchouchi, réalisateur du film «Le Puits»: «Le ministère de la Culture n’a pas tenu ses promesses»

Lotfi Bouchouchi, réalisateur du film «Le Puits»: «Le ministère de la Culture n’a pas tenu ses promesses»

Le réalisateur du film «Le Puits», Lotfi Bouchouchi, est très déçu par le ministère de la Culture, et il le fait savoir. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il pointe du doigt l’inertie du département d’Azeddine Mihoubi, qui «n’a d’acte que les paroles». Le ministère de la Culture, d’après le réalisateur, n’a pas tenu ses promesses pour la promotion du film «Le Puits», sélectionné pour représenter l’Algérie aux Oscars, au niveau national et cela, malgré le soutien des plus hautes autorités du pays.

Le Temps d’Algérie: Comment se déroule l’opération de promotion de votre film au niveau national et international ?

Lotfi Bouchouchi : Nous devions faire une promotion au niveau national, avant de passer aux Etats-Unis. C’était notre objectif. La promotion au niveau national dépendait du soutien de la population et des entreprises algériennes. Nous avons démarré la campagne avec l’esprit que, quatre à cinq semaines plus tard, c’est-à-dire début novembre, on aura eu assez de visibilité et assez de soutiens financiers pour pouvoir aller faire les projections et les promotions aux Etats-Unis. Parce que, sans visibilité et sans financements, même si vous avez un très beau film, vous ne pouvez pas aller très loin. Il y a trois conditions pour avoir la chance d’être sélectionné : un beau film, des financements et de la promotion. Et nous, on n’avait qu’une seule chose, un beau film.

En Algérie, il est vraiment temps de le signaler, malheureusement, le ministère de la Culture n’a pas suivi ses promesses d’actes concrets et cela, malgré le parrainage et le soutien du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et des directives du Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

Donc, malgré le soutien de ces deux plus hauts responsables de l’Etat, le ministère de la Culture n’a pas suivi les directives sur le terrain.

Ils les ont suivies juste par des paroles, mais rien de concret sur le terrain.

Pour quelle raison, le ministère de la Culture n’a-t-il pas tenu ses promesses et suivi ces directives sur le terrain ?

Je ne sais pas si ce ministère est sclérosé, ou est-ce qu’il n’y avait pas la volonté qu’il fallait. Ça, je n’arrive pas à le comprendre. Moi, je ne fais que constater des faits. C’est au ministre, ou bien au ministère de faire le point sur ce qui s’est passé chez eux. Personnellement, je ne pouvais faire de la promotion du film en dehors des maisons de culture à travers les wilayas. Chose que j’ai demandée, mais rien n’a été fait concrètement aux moments voulus pour que les choses se fassent.

Cela été fait trop tard dans le temps, et ça n’a pas fonctionné évidemment. Quand vous faites les choses après coup, il y’en a plus besoin.

Au jour où nous en sommes, est-ce que vous êtes toujours optimiste quant à la sélection de votre film «Le Puits» dans la short list pour les Oscars ?

Maintenant, il faut un véritable coup de chance, ou un éventuel miracle. Parce que, comme je vous ai dit au début, il y a deux choses pour aller aux Oscars : un beau film, et une bonne promotion. Nous avons un beau film, qui a eu des félicitations de partout, et juste une petite promotion.

A. I.