Le président de la République est en mesure de réunir les conditions nécessaires au bon déroulement des législatives.
Le mouvement de grève auquel ont appelé les syndicats autonomes pour hier et aujourd’hui dans différents secteurs est tout à fait légal, de l’avis de la secrétaire générale du Parti des travailleurs(PT) Louisa Hanoune. «Nous soutenons totalement les syndicats dans leur mouvement», a-t-elle dit hier, au cours de la conférence de presse qu’elle a organisée au siège de son parti. «Se mobiliser contre la suppression de la retraite anticipée ne pourrait être qu’une revendication légitime». Les syndicats n’auraient pas opté pour la grève particulièrement un 17 octobre, date à forte connotation historique, s’ils avaient été associés dans l’élaboration de cette loi ou avaient des portes de dialogue ouvertes devant eux.
Le gouvernement s’est comporté en totalitaire dans l’élaboration de cette loi. «La programmation d’une rencontre avant -hier par le ministère du Travail autour de la loi sur la retraite anticipée sans inviter les syndicats et les députés, est la meilleure preuve que le gouvernement humilie les syndicats et les traite de haut.» Le comportement du gouvernement d’agir seul est une humiliation aussi pour les députés qui représentent le peuple, a-t-elle ajouté. «L’invitation de Benghebrit pour les syndicats relevant de son secteur à prendre part à cette rencontre, est une décision que nous saluons au PT, car elle nous rassure qu’au moins il y a parmi les membres du gouvernement, des ministres qui se soucient de l’intérêt des travailleurs.» Le PT soutient les syndicats aussi parce que «La suppression de la retraite anticipée est une fausse solution à un vrai problème»,juge Hanoune. Ce n’est pas la suppression de la retraite anticipée qui pourrait sauver l’Algérie de la crise actuelle due à la chute des prix du pétrole. «Les vraies solutions sont ailleurs. Elles sont dans la création de nouveaux emplois et dans l’investissement.» Pour ceux qui disent que la suppression de la loi de la retraite anticipée est une recommandation du FMI: «Nous leur dirons, que c’est un mensonge.
Le FMI n’intervient plus dans les affaires internes de l’Algérie depuis quelques années déjà! Ce dernier est totalement content de la politique du gouvernement», affirme-t-elle. Le deuxième sujet sur lequel la patronne du PT est revenue longuement durant cette conférence de presse, est celui des prochaines élections législatives. Tout en réaffirmant que ce sujet n’est pas encore à l’ordre du jour au Parti des travailleurs. Elle a souligné que «l’organisation des élections législatives dans le contexte actuel du pays sera déclencheur de chaos». Il le sera parce que tous les ingrédients qui mènent à l’affrontement sont là et ne cessent de prendre de l’ampleur au fil des jours, a-t-elle expliqué. Le report des législatives ou l’annulation de ces dernières seront-elles la meilleure solution? Louisa Hanoune répondra par la négative. La meilleure solution consiste en la réunion des conditions nécessaires du déroulement d’un scrutin. Le président de la République est en mesure de réunir ces conditions.
«C’est la raison pour laquelle nous nous adressons à lui pour prendre des mesures d’apaisement, allant contre la politique d’austérité. Nous avons confiance en lui. Nous l’avions déjà interpellé par le passé au sujet de certaines questions et il a répondu favorablement.» Les partis qui tablent d’ores et déjà sur le nombre des sièges qu’ils auront aux futures élections se trompent totalement dans leurs calculs. Ils n’ont pas encore réalisé que les temps ont changé et que les élections de 2017 ne seront plus comme celles de 2012. Revenant sur les dernières déclarations de Tahar Hadjar, ministre de l’Enseignement supérieur, selon lesquelles le système LMD a été catastrophique et a créé un véritable chaos dans l’université algérienne, Louisa Hanoune, indiquera que les déclarations du ministre sont courageuses, mais elles interviennent un petit peu en retard. Sur sa déclaration par rapport au droit des étudiants d’exercer la politique à l’université, la Première Dame du PT, fera savoir que «les déclarations du ministre sont courageuses, mais elles sont contradictoires, dès lors qu’il recommande aux étudiants de faire de la politique sans être militants dans des partis politiques». La deuxième contradiction dans les déclarations du ministre, est le fait que la politique ne peut pas être exercée dans un milieu où la politique est interdite. Louisa Hanoune voulait faire allusion à l’instruction ministérielle en vigueur interdisant la réquisition des salles et des auditoriums pour la tenue des activités politiques.