C’est du tac au tac : Louisa Hanoune n’a pas mis longtemps pour réagir aux propos d’Ahmed Ouyahia qui lui recommandait jeudi, lors de sa conférence de presse de mesurer ses propos.
« Je n’accepte pas le paternalisme »
« Le premier responsable du RND n’a pas apprécié les propos que j’ai tenu sur le devoir de neutralité de l’armée. Ouyahia m’a consacré 80% de son intervention pour me demander de peser mes paroles. Je le remercie pour ses conseils, mais je dois lui répondre que je n’accepte pas le paternalisme et que j’assume tout ce que j’ai dit sur la prise de position du Commandant des forces armées en faveur du parti FLN. Je maintiens que le message de soutien qui a été adressé par l’ANP est une menace pour le multipartisme et que l’armée ne doit pas s’immiscer dans la politique, comme elle l’a toujours fait par le passé», répliquera-t-elle sèchement.
« L’oligarchie étend ses tentacules »
Après avoir ainsi soldé son compte avec le revenant chef du RND, la patronne du PT revient sur son dada, à savoir l’oligarchie qui est, selon elle en train d’étendre ses tentacules dans les sphères politiques et économique du pays. Louisa Hanoune, révélant les résultats d’analyses faites par son parti, notamment depuis la dernière présidentielle, constate qu’il y a eu un changement radical dans les orientations politiques et économiques du pays.
Ali Haddad, comme à chaque sortie de Louisa Hanoune en a eu encore pour son grade. Le nouveau patron de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) est également passé à la moulinette. A propos de politique d’austérité, elle suggère qu’elle soit appliquée à « l’oligarchie outrancière liée à l’impérialisme financier et non pas aux retraités, aux travailleurs, aux cadres, aux agriculteurs ou aux jeunes, avec des réserves de changes de 170 milliards de dollars ».
Un parallèle avec l’Égypte
Tant de constats négatifs ont amené la patronne du PT à faire un parallèle entre l’Algérie actuelle et l’Égypte de Moubarak , affirmant que le pays est « devant un processus dangereux ressemblant à la situation vécue en Égypte durant la dernière décennie du règne de Moubarak », citant « la prise du pouvoir économique et politique par des parvenus ».
« la Mecque des délégations étrangères voraces »
La SG du PT, affirmant que son parti « n’est pas extrémiste », a ajouté que l’Algérie, qui fut un temps « la Mecque des révolutionnaires », est devenue « la Mecque des délégations étrangères voraces ». Louisa Hanoun n’omettra pas de parler de la prochaine visite du président français à Alger. Une visite qui pose selon elle de « nombreuses questions », tandis que la création d’une « zone maghrébine intégrée » à laquelle « a appelé le FCE », n’est rien d’autre qu’un « plan américain pour mettre en place un marché de partenariat pour les produits américains » ajoute-elle.