Sans grande surprise, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a de nouveau réitéré son refus d’adhérer à l’initiative du FLN de création d’un Front national de soutien au programme du président de la République.
Lors de son exposé de présentation des points inscrits à l’ordre du jour de la réunion du bureau politique de son parti, Mme Hanoune a notamment expliqué que le document que lui a adressé le FLN il y a de cela dix jours, contient des dispositions d’adhésion en 13 points notamment des conditions et des points liés à l’aspect organisationnel, précisant que la démarche s’«oppose à la vision du PT au travail commun». Evoquant la loi de finances 2016, la SG du PT est restée fidèle à sa première démarche, critiquant des dispositions «d’austérité» qui vont conduire le pays vers une véritable catastrophe, et s’attaquant frontalement, pour la circonstance, aux hommes d’affaires, les véritables concepteurs de cette loi, selon elle. Elle les accuse de créer un pouvoir parallèle, une thèse reprise par Mohamed Alioui, SG de l’Union nationale des paysans algériens et membre du bureau politique du FLN, qui avait déclaré en fin de semaine dernière que des gens préparent, depuis six mois, un gouvernement parallèle pour affaiblir Sellal allant jusqu’à laisser entendre la présence d’un ministre au sein de la conspiration. Louisa Hanoune ne s’est pas fait prier pour rappeler, encore une fois, l’omniprésence du président du FCE, Ali Haddad, dans le paysage politique algérien. «Est-il un Premier ministre ou président de la République pour rencontrer le ministre de l’Energie et de rendre public les détails de leur entretien », s’interrogera-t-elle, défendant le prédécesseur de Salah Khebri suite aux attaques de Ali Haddad. «La raison de ces critiques est que Youcef Yousfi avait refusé de le rencontrer en exclusivité en dehors des autres organisations patronales », expliquera-t-elle sa position en interpellant le président du FCE : « Tu es qui toi, Ali Haddad, pour invectiver un ministre de la République?». Revenant sur l’initiative des (19-4), elle s’attaque à ses détracteurs, parmi les anciens ministres et autres personnalités nationales, les accusant de vouloir revenir dans les grâces de Bouteflika pour un portefeuille ministériel ou un poste de sénateur désigné dans le tiers présidentiel.
Estimant que l’initiative est un franc succès qui a l’adhésion populaire, elle pense qu’elle fait partie des meilleures propositions de l’heure, affirmant que la multiplication des initiatives nuit à l’action politique. Catégorique, la patronne du PT soutient que Bouteflika n’a pas pris connaissance de leur lettre. Quant au retrait des quatre signatures initiales de la liste des 19, « des gens simples », elle nie toute implication de l’ancienne ministre de la Culture, Khalida Toumi, dans leur enrôlement. Louisa Hanoune a fustigé les SG du FLN et du RND, les comparant à deux femmes mariées à un seul homme et qui se jalousent. « Ils se prennent pour les tuteurs du président de la République et son porte-parole», dira-t-elle.