NEW YORK (Nations Unies) – Les membres de l’Union Africaine (UA) doivent veiller au respect par le Maroc de l’intégrité territoriale du Sahara Occidental, a déclaré mardi à New York, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Ahmed Boukhari.
‘‘La communauté internationale et les membres de l’Union Africaine doivent tenir le Maroc responsable en veillant à ce qu’il respecte la Charte des Nations unies et l’Acte constitutif de l’Union africaine qu’il avait ratifié’‘, a déclaré M. Boukhari aux correspondants de la presse internationale à New York.
En adhérant à l’Union Africaine, ‘‘ le Maroc doit tenir ses engagements en matière d’indépendance et d’intégrité territoriale du Sahara occidental’‘, a-t-il affirmé. ajoutant que ‘‘si le Maroc ne s’adonne pas à un jeu et s’il a adhéré honnêtement à l’Union Africaine’‘ il doit respecter l’intangibilité des frontières prévue par l’article 4 de l’Acte constitutif de l’UA.
Le représentant du Front Polisario a souligné qu’il ‘‘appartenait aux chefs d’Etat africains de relever le défi si le Maroc ne se conforme pas à cette charte’‘ qui consacre le principe du respect des frontières dans l’état ou elle étaient lors de l’accession à l’indépendance.
‘‘Agir autrement signifierait que le Maroc a induit en erreur les membres de l’Union Africaine qui doivent rester vigilants en s’assurant que l’indépendance du Sahara Occidental ne soit pas balayée sous le tapis de l’opportunisme politique et de la tromperie’‘, a-t-il dit.
Interrogé, par ailleurs, sur la Minurso, le représentant du Front Polisario a expliqué que son rétablissement après son démantèlement par le Maroc figurait parmi les questions sur lesquelles la partie sahraouie concentrait ses efforts actuellement.
‘‘C’est un élément du problème global’‘, a précisé M. Boukhari en expliquant que ‘‘c’est l’ensemble du processus de paix qui est bloqué depuis 2012’‘.
L’émissaire de l’ONU pour le Sahara Occidental, chargé de relancer ce processus, ‘‘n’a pas pu se rendre dans la région car le Maroc n’est pas prêt à le recevoir’‘, a-t-il expliqué à l’association des correspondants de presse de l’ONU.
L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU est toujours entravé dans sa liberté de mouvement, empêché par le Maroc de reprendre la médiation entre les deux parties du conflit.
‘‘Le processus de paix a été miné, et la Minurso a été l’une des victimes de ce blocage’‘, a-t-il enchaîné.
‘‘J’espère que si le Maroc est prêt et qu’il ne s’adonne pas à un jeu à travers un agenda caché avec son adhésion à l’Union Africaine, cela peut contribuer à revigorer le processus de paix au niveau des Nations Unies’‘, a estimé M. Boukhari.
‘‘Le Conseil de sécurité sera alors en mesure de s’engager plus efficacement’‘ dans le règlement de la question sahraouie, a-t-il conclu.