L’UE prend une option stratégique sur le gaz algérien

L’UE prend une option stratégique sur le gaz algérien

L’Union européenne cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz naturel. La Commission européenne prépare pour 2016 un plan d’action diplomatique visant à diversifier les sources d’approvisionnement en gaz naturel de l’UE. L’Algérie pourrait faire partie de la solution, selon le site d’informations EurActiv.fr.

L’UE, qui cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz, regarde vers l’Algérie, un pays qui dispose d’un « potentiel énorme », a déclaré le commissaire européen à l’énergie, Miguel Arias Cañete. « A l’heure actuelle, nous avons concentré nos efforts sur la Méditerranée », a déclaré le commissaire à un petit groupe de journalistes à Bruxelles la semaine dernière.

La Commission organisera un forum commercial « au début de l’année prochaine » afin d’analyser les causes du sous-investissement chronique de l’Algérie dans l’extraction de gaz, ainsi que la possibilité d’exploiter les réserves conventionnelles et non conventionnelles encore intouchées, selon la même source.

Cette offensive diplomatique fait partie de l’Union de l’énergie, un projet propulsé sur le devant de la scène par le conflit ukrainien, qui a révélé l’étendue de la dépendance européenne vis-à-vis du gaz russe. Le commissaire a cependant souligné la préférence de l’Algérie pour les contrats à long terme, alors que les marchés ont une prédilection pour les prix au comptant.

Les représentants de l’UE ont également indiqué que les investisseurs sont souvent découragés par les règles de propriété très strictes du pays, qui forcent les entreprises étrangères à participer de manière minoritaire à une coentreprise avec Sonatrach, la société gazière et pétrolière nationale.

« Nous, Européens, n’investissons pas beaucoup en Algérie pour le moment et les gazoduc sont sous-utilisés, quand ils ne sont pas simplement à l’arrêt. L’Algérie pourrait être une source d’approvisionnement fiable pour l’UE, nous devrions donc former une relation plus étroite avec le pays », estime Miguel Arias Cañete.

La Norvège, qui est devenue le premier fournisseur de gaz de l’Europe de l’Ouest au mois de mai, et la Turquie, avec laquelle la Commission lancera un dialogue de haut niveau sur l’énergie en octobre, font partie des pays visés par l’offensive diplomatique de la Commission.

Un important « paquet » législatif sera ensuite élaboré dans la seconde partie de 2016, afin de lier les propositions relatives à la sécurité énergétique du gaz.

Pour le gouvernement algérien, la crise pétrolière ne saurait empêcher la modernisation des installations de la société publique d’hydrocarbures Sonatrach, pour laquelle un budget de 90 milliards de dollars pour 2015-2019 lui a été consacré.

L’augmentation de la production d’hydrocarbures attendue par ces investissements devrait compenser le manque à gagner pour les caisses de l’Etat dû à la baisse des prix du brut.

Le gouvernement espère d’ici à 2019 augmenter la production de pétrole de 20 % et produire 151 milliards de mètres cubes de gaz conventionnels (contre 131 milliards en 2014).

Il y a aussi le gaz de schiste dont l’Algérie détiendrait, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les quatrièmes réserves mondiales techniquement récupérables.

Cependant, l’Algérie est confrontée au manque d’empressement des firmes internationales à répondre au 4e appel d’offres de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) en septembre 2014 (quatre périmètres de recherche et d’exploration attribués sur 32 offres).