Telles des météorites, Lakhdar Brahimi et Ramtane Lamamra ont été renvoyés aussitôt avoir été sollicités pour venir au secours d’un pouvoir à la recherche de sang neuf pour échapper à la vindicte populaire qui réclame son départ.
M. Kebci – Alger (Le Soir) – Certes, le premier n’avait pas de mission officielle, mais l’homme était bel et bien en mission de sous-traitance pour faire la promotion de la conférence nationale inclusive évoquée par le président de la République dans sa lettre de candidature à sa propre succession mais dans également sa lettre à la Nation, une semaine après, le 11 mars, où il renonçait, sous la pression de la rue, au cinquième mandat.
Et ses entrevues informelles avec nombre de personnalités au niveau de l’hôtel El-Aurassi s’inscrivaient dans cette optique sauf que les avis qu’il avait recueillis auprès de ses interlocuteurs, notamment Saïd Sadi et Abdelaziz Rahabi mais également la rue qui récusait complètement la démarche, ont fini par le dissuader par le caractère mort-né de l’initiative qui sentait une volonté du pouvoir de se pérenniser à travers une transition qu’il pilotera lui-même.
«Au pays, comme à l’étranger, on continue à dire et à écrire que l’on m’a offert la position de président de la conférence nationale proposée pour favoriser une sortie de la crise. On continue même d’écrire que je tiens actuellement ce rôle. J’ai dit publiquement et je redis ici, que ce n’est pas vrai : on ne m’a jamais proposé ce poste; pas plus qu’on ne m’a proposé à aucun instant le moindre rôle officiel ou officieux», a, en effet, expliqué dans une lettre adressée à ses amis celui qui fut reçu par le président de la République le 11 mars dernier à son retour de son séjour médical en Suisse. Un rétropédalage forcé d’un homme réputé pour être dans la proximité du chef de l’Etat qui a fini par se convaincre de l’inutilité de poursuivre une mission impossible.
Ce qui ne fut pas le cas du second personnage qui, à défaut de se retirer, lui qui fut l’une des cibles privilégiées des millions de manifestants qui sortent chaque vendredi depuis le 22 février dernier, a préféré aller au bout, avant de se faire renvoyer inélégamment du gouvernement pour ne pas être retenu, avant-hier, dans la nouvelle équipe pilotée par Noureddine Bedoui.
Pourtant, l’homme a fait plus que Brahimi dans la promotion, aussi bien en interne mais surtout à l’externe, de la démarche présidentielle qui semble relever désormais du passé, toujours sous la pression de la rue.
Une audace qui n’a pas été sans attiser davantage sa triste «aura» auprès d’une rue qui voit en lui comme en beaucoup de ses semblables des «sous-traitants» d’un régime dont on réclame le départ en gros et dans le détail. Et son renvoi du gouvernement, avant-hier, sonne comme un «sacrifice» du régime, contraint, une fois de plus, à griller une de ses cartes en laquelle il s’est énormément investi.
M. K.