L’unique solution au conflit du Sahara occidental, occupé depuis 1975 par le Maroc, doit passer par le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, a affirmé à Paris l’avocate française Olfa Ouled.
« Du point de vue du droit international, l’unique solution au conflit du Sahara occidental, occupé depuis 1975 par le Maroc, doit passer par le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui », a-t-elle dit lors d’une rencontre mercredi soir, organisée par l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (Iremmo), intitulée : « Sahara occidental: comment sortir de l’impasse ? ».
Olfa Ouled, qui également membre de la défense des 24 militants sahraouis du groupe Gdeim Izik détenus au Maroc, a expliqué que « la thèse marocaine de l’autonomie n’est pas faisable et son application serait une violation flagrante du droit international », soulignant que cela « créerait un grave précédent onusien ».
Elle a étayé ses propos en soulignant que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ou droit à l’autodétermination, consacre aux Sahraouis la souveraineté de déterminer la forme de leur régime politique, indépendamment de toute influence étrangère.
Elle a rappelé à une assistance nombreuse et devant la politologue et enseignante Khadija Mohsen-Finan, acquise à « la thèse de l’autonomie », qu’en 1963, l’Onu a inscrit le Sahara occidental sur sa liste des territoires non autonomes et que le 20 décembre 1966, l’Assemblée générale de l’Onu a adopté la résolution 2229 (XXI) sur la question du Sahara occidental, réaffirmant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.
« Ce que le Maroc considère comme province du Sud n’est en fait, du point de vue du droit international, qu’une occupation d’un territoire que la Cour internationale de justice, par son avis consultatif du 16 octobre 1975, n’a établi aucun lien de souveraineté entre le Sahara occidental, d’une part, et le Royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien, d’autre part ».
L’avocate, qui a été expulsée du Maroc au cours du procès des prisonniers politiques sahraouis, a déploré par ailleurs, « le peu de débat en France sur la question du Sahara occidental ». Ce que l’assistance a relevé, lors du débat animé par la journaliste de l’Humanité Rosa Moussaoui, auprès des médias français et de la position officielle de la France qui soutiennent, dans ce conflit, les thèses marocaines.
Un véritable réquisitoire a été fait sur le rôle de la France où nombreux ont partagé l’idée que la France « a intérêt que le Maghreb reste divisé en soutenant le Maroc qui compte beaucoup sur son appui, mais il reste confronté au droit à l’autodétermination ».
La journaliste et femme politique française, née au Maroc, Aline Pailler, a témoigné pour sa part de « la censure pratiquée dans les médias français lorsqu’il s’agit de la cause juste du Sahara occidental ».
« La France, a-t-elle dit, n’est pas neutre. Lorsqu’il y a une violation des droits de l’homme, on en doit pas être neutre, sinon on est complice ».
Elle a ajouté que « cette complicité est largement partagée dans les médias français », citant en exemple le black-out sur l’expulsion par le Maroc des avocats français.