L’université Dauphine voulait choisir ses étudiants selon leur Facebook !

L’université Dauphine voulait choisir ses étudiants selon leur Facebook !

Un professeur de l’université a demandé à ses étudiants de présenter à l’oral leur profil Facebook. La pratique étant illégale, les oraux ont été annulés.

On le sait, Facebook prend une place de plus en plus importante dans la vie professionnelle. Aux États-Unis, il n’est pas rare de vérifier le compte Facebook d’un demandeur d’emploi avant de l’embaucher. En France, une charte a été votée. Elle demande aux recruteurs de « ne pas utiliser les moteurs de recherche ni les réseaux sociaux comme outils d’enquête. Si une personne rend publiques sur Facebook des informations telles que sa religion, son lieu de naissance ou encore sa situation matrimoniale, le point de vue du recruteur peut être biaisé ».

Apparemment, un des professeurs de l’université parisienne Paris-Dauphine n’avait pas vraiment pris connaissance de cette charte. En effet, celui-ci a demandé à une soixantaine d’étudiants postulant pour un master de gestion de venir avec une copie de leur profil Facebook. Son intention était de mieux de connaître les activités extrascolaires de ces étudiants lors des entretiens de motivation. Le professeur souhaitait que les étudiants se décrivent tels qu’ils sont, et non pas qu’ils tentent de « se vendre ».

« Quand on fait une connerie, on le reconnaît »

Heureusement, mais à la plus grande tristesse du professeur concerné, les oraux ont été annulés par le directeur de l’établissement, Laurent Batsch. Celui-ci nie toute implication dans l’initiative prise par le professeur. Dans l’université, chacun des 90 masters est dirigé par un responsable, et celui-ci ne se réfère pas nécessairement à ses supérieurs. La direction de Dauphine a écrit aux étudiants pour faire son mea culpa. « Quand on fait une connerie, on le reconnaît », affirme Laurent Batsch, qui pour autant nous rappelle que l’enseignant en question est un excellent professeur et que sa démarche était simplement irréfléchie.

Face à la situation, les étudiants ont été le plus souvent surpris et décontenancés, ne sachant pas comment réagir. Certains ont violemment critiqué l’initiative, jugeant qu’il s’agissait d’une atteinte à la vie privée et que les professeurs n’avaient pas à savoir ce que l’étudiant fait dans sa vie quotidienne. D’autres sont plus modérés, affirmant qu’il ne s’agit que d’une officialisation : « Puisque tout le monde regarde déjà nos profils, pourquoi pas les profs ? » répond un étudiant. Avec Facebook, on confond de plus en plus espace public et espace privé, c’est là tout le problème des réseaux sociaux.