De nouvelles enquêtes liées à la lutte anticorruption sont en cours, ont indiqué hier plusieurs sources concordantes. Elles concernent l’ancien directeur général de Club-des-Pins, Ahmed Ouyahia et l’un de ses fils, ainsi que le directeur de l’aéroport d’Alger.
Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Les informations liées à ces nouvelles enquêtes déclenchées par la Gendarmerie nationale et la police judiciaire ont commencé à circuler en fin de matinée et concernaient tout d’abord l’ancien directeur général de Club-des-Pins mis sous mandat de dépôt dans la nuit de lundi à mardi dernier.
Hamid Melzi est poursuivi pour des faits extrêmement graves et pouvant le conduire à la réclusion perpétuelle puisque le juge qui a ordonné son incarcération s’est basé sur l’article 65 du code pénal stipulant que «quiconque, dans l’intention de les livrer à une puissance étrangère, rassemble des renseignements, objets, documents ou procédés dont la réunion et l’exploitation sont de nature à nuire à la défense nationale ou à l’économie nationale» peut être condamné à l’emprisonnement à vie.
Depuis hier, les enquêteurs ont cependant entre les mains de nouveaux dossiers liés à la corruption et l’obtention de marchés de manière illégale dans lesquels seraient impliqués ses fils. Ces derniers avaient été auditionnés le même jour que leur père, lundi dernier. Ils devraient faire l’objet d’une nouvelle convocation.
Les mêmes sources indiquent qu’une enquête a été également ouverte suite aux révélations de l’ancien ministre du Tourisme, Abdelkader Bengrina. Moretti, qui relevait également des compétences de Hamid Melzi, «a été vendu au dinar symbolique. Les villas, qui valaient entre 20 et 30 milliards de centimes, ont été vendues à prix bas. La plus chère a été cédée à 14 millions de centimes. J’ai refusé ces décisions et je n’ai pas assisté à la réunion du Conseil de participation de l’État (CPE)», a-t-il déclaré. Bengrina affirme également avoir été écarté du projet de construction du Sheraton Club-des-Pins qui a été confié à Hamid Melzi alors P-dg de la Société d’investissement hôtelier (SIH)».
L’ancien P-dg de Club-des-Pins n’est cependant pas le seul à être concerné par de nouvelles affaires, hier, la chaîne de télévision privée El-Chourouk a annoncé que Ahmed Ouyahia et son fils faisaient l’objet d’une enquête liée à la corruption. Ahmed Ouyahia est ainsi soupçonné d’octroi de crédits bancaires de manière illégale à plusieurs hommes d’affaires puissants. Le dossier aurait-il un lien avec celui des frères Kouninef arrêtés en avril dernier ? Ces derniers, auraient, dit-on, cité les noms de plusieurs hauts responsables durant leur audition par le juge d’instruction.
Le 30 avril dernier, Ouyahia avait été auditionné comme témoin au niveau du tribunal d’Alger. Cette fois, son fils est également inquiété par la justice puisque les enquêteurs planchent sur des activités suspectes qu’aurait eues ce dernier. L’affaire a-t-elle un lien avec l’entreprise que possède Ouyahia junior à Dubaï ?
Enfin, et toujours selon Chourouk TV, on apprend qu’une enquête de la Gendarmerie nationale a été également diligentée à l’encontre de Tahar Allèche, P-dg de la SGSIA (Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires).
A. C.