Lutte antiterroriste : Daech, Boko Haram et Shebabs, au menu de l’Afripol

Lutte antiterroriste : Daech, Boko Haram et Shebabs, au menu de l’Afripol

Smail Chergui, Haut Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union Africaine, estime que la mise en place de la police africaine «Afripol» est un instrument idéal pour lutter contre le banditisme transfrontalier et le terrorisme, en Afrique. En particulier contre Daech en Libye, Boko Haram en Afrique de l’Ouest et les Shebabs Somaliens.

Il a souligné, à la radio nationale, hier mardi que « l’opérationnalisation d’Afripol sera une valeur ajoutée au travail sécuritaire, au niveau continental et régional.» «Elle nous permet de joindre les autres continents qui ont créé leur organisation, et mieux coordonner le travail des polices africaines, y compris dans la formation et la coopération.» Pour lui, il s’agit «d’une réalisation extrêmement importante, pour l’Afrique.» Il a, par ailleurs, expliqué que l’organigramme d’Afripol prévoit un travail structuré pour mettre en place un secrétariat, une base de données et un système d’échange d’informations entre les polices africaines et «confortera le travail de coordination entre les polices africaines pour lutter contre tous les crimes transfrontaliers et le terrorisme.» Sur la mission des différentes forces de paix de l’Union africaine, Smail Chergui, a relevé que «nous comptons 22.000 hommes et femmes, soldats en Somalie, et nous avons effectué une bonne opération qui a mieux, réussi, que celles de l’ONU, avec peu de moyens «minima», nous n’avons pas d’hélicoptères, et nos hommes et femmes sont prêts à payer le prix pour lutter contre le terrorisme et aider les Somaliens à retrouver la paix et la sécurité. «Notre budget est de seulement 300 millions de dollars, qui dépend des partenaires de l’Afrique, a-t-il ajouté, avant d’expliquer qu’en matière de lutte contre le terrorisme, «nous avons lancé des bases de coordination en Afrique, et l’effort fait par les Etats membres est très apprécié.» Pour mener la lutte contre Boko Haram, il a relevé que «les pays du bassin du lac Tchad ont décidé de lancer leur propre force de lutte, sans les aides internationales. C’est maintenant que l’UA est aux côtés de ces pays pour coordonner la force et avec des moyens accrus. Le siège de la force est à N’Djaména.

BOKO HARAM, DAECH, SHEBABS, LA MENACE

Cette force dispose de moyens de communications et autres roulants, l’Union européenne a apporté un soutien logistique à cette force pour hâter la victoire contre Boko Haram», a indiqué M. Chergui. Il insiste, par ailleurs, qu’il faut «tout faire pour que Boko Haram soit affaibli et ne fasse pas jonction avec les «Shebabs« somaliens», avant de rappeler que le Nigeria a débloqué 100 millions de dollars, et les autres Etats 50 millions de dollars chacun, en plus des 10 millions de dollars de l’UA pour lutter contre Boko Haram.» Pour lui, l’idée est de « lancer une force africaine au Mali contre les terroristes au Nord, car ils peuvent mettre en péril l’Accord de paix, dans cette région. Les options sur la nature de cette force sont sur la table, et ce, soit avec l’UA, ou avec l’ONU», a-t-il expliqué, estimant qu’il est important que l’on puisse traiter de la question du terrorisme au nord Mali pour aider ce pays frère.» M. Smail Chergui a rappelé, d’autre part, la mise en place de mécanismes africains de lutte, en Afrique, notamment à Djibouti pour la Corne de l’Afrique et à Nouakchott, en 2014 «pour lutter contre l’émergence de groupes terroristes, dans cette partie de l’Afrique. Si on arrive à faire travailler, ensemble, les services de sécurité, en Afrique, je crois qu’on aura, beaucoup, avancé », a-t-il relevé, soulignant que «la Libye, aujourd’hui, est un pays vers lequel doivent converger tous les accords pour pouvoir travailler autour d’une armée nationale, pour traiter réellement de la question terroriste, tout en n’ayant pas cessé de travailler pour qu’il y ait un soutien bilatéral et multilatéral pour financer nos activités en Afrique afin de concrétiser le credo des solutions africaines pour les problèmes africains.» Smail Chergui a, par ailleurs, souligné qu’ «aujourd’hui, il y a une prise de conscience de nos partenaires, du danger du terrorisme, et on va essayer, avec harmonie, d’ améliorer la lutte contre le terrorisme en Afrique.» Pour autant, selon lui, «la lutte contre le terrorisme ne suffit pas, il faut, également, la promotion de projets économiques pour donner espoir aux jeunes qui sont recrutés et radicalisés. Il faut le faire avant le recrutement de ces jeunes, il faut traiter les causes profondes de ce terrorisme, en Afrique, et préparer les gouvernements pour montrer aux populations qu’ainsi elles vivront mieux. Il faut donner de l’espoir et lancer, immédiatement, des programmes pour donner l’espoir aux jeunes, et aux populations», a rencheri M. Smail Chergui. Il a indiqué sur ce sujet que «plusieurs milliers d’Africains sont partis combattre aux côtés de Daech»; estimant leur nombre entre 3000 et 6.000. «Il faut aller vers la déradicalisation pour récupérer les jeunes qui prêts à tomber dans les bras du terrorisme», a-t-il suggéré. Pour lui, il est essentiel que «la Communauté internationale parle le même langage, et que l’on puisse converger vers ce même objectif pour lutter contre le terrorisme». Quant à la mise en place d’Afripol, il a estimé qu’elle est «un témoignage de ce qu’a fait l’Algérie, dans la lutte antiterroriste, et de son souhait de partager son expérience, avec les pays africains.»