Le Directeur général de la Sûreté nationale, le général major Abdelghani Hamel, a mis en exergue, hier à Tunis, l’expérience «pionnière» de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, dont elle en est sortie victorieuse, grâce à la politique de réconciliation nationale initiée par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et plébiscitée par le peuple algérien.
«Mon pays, qui a une expérience pionnière en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, est parfaitement conscient que l’éradication totale des groupes terroristes n’est pas une entreprise facile», a déclaré M. Hamel, dans une allocution, lors du 40e congrès des chefs de police et de sécurité arabes.
Il a rappelé que «l’Algérie, qui a lutté seule contre le terrorisme avec toute la force et la détermination qui la caractérisent, a pu vaincre ce fléau et en sortir triomphante, grâce à l’approche multidimensionnelle qu’elle a adoptée et qui a été couronnée par la réconciliation nationale initiée par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika et plébiscitée par le peuple algérien tout entier».
«Combattre ces groupes relève de la responsabilité de toute la communauté internationale et de toutes les institutions de l’État», a indiqué M. Hamel, ajoutant que «l’Algérie a adopté, après une évaluation précise des dangers et défis induits par le fléau du terrorisme tant sur le plan national que régional, une stratégie de lutte globale, cohérente et coordonnée dans le respect des règles internationales en vigueur et des principes des droits de l’homme, dans le cadre de la démarche de la paix, de la sécurité et du développement».
La politique de réconciliation «a le mérite d’avoir mis fin à la tragédie nationale et rétabli la sécurité et la sérénité dans tout le pays, rendant possible la relance de programmes économiques et sociaux», a-t-il soutenu.
Le général major Hamel a affirmé, à ce propos, que l’Algérie «a mis son expérience, notamment le volet relatif à la réconciliation nationale, au service de la communauté internationale, pour soutenir les efforts internationaux et régionaux dans la lutte contre le terrorisme et la neutralisation de ses graves menaces sur la sécurité.
Lors des différents fora arabes, régionaux et internationaux, «l’Algérie n’a de cesse mis l’accent sur la nécessité d’une approche globale basée sur une lutte implacable contre les groupes terroristes, le tarissement de leurs sources de financement afin de se prémunir contre l’extrémisme religieux et ses dérives idéologiques».
Réitérant «la disponibilité constante de l’Algérie à contribuer avec les pays frères à toute initiative visant à lutter et à éradiquer ce fléau et à garantir et renforcer la sécurité et la stabilité dans notre espace arabe», M. Hamel a affirmé que l’Algérie «ne ménagera aucun effort à même de permettre d’atteindre cet objectif».
Par ailleurs, le Directeur général de la Sûreté nationale s’est dit convaincu que la réunion de Tunis constituera un nouveau jalon dans l’action sécuritaire arabe commune, pour relever tous les défis et instaurer un climat de sérénité et de stabilité dans la région, en concrétisation des aspirations de nos peuples.
Il a affirmé que cette conférence «intervient dans une conjoncture sensible pour certains pays arabes qui font face à de grands défis sécuritaires induisant de graves conséquences pour la plupart des pays de la région, notamment la recrudescence de l’extrémisme, du terrorisme et du crime organisé».
Précisant que ces «menaces et les moyens d’y faire face constituent l’un des axes de cette rencontre», M. Hamel a souligné «l’importance d’élargir la coopération, d’activer les mécanismes de coordination entre les services sécuritaires et de mettre en œuvre les stratégies adoptées par le Conseil des ministres arabes de l’Intérieur (CMAI)».
Il a souligné, dans ce cadre, qu’il «est désormais certain que les événements que connaît la région arabe sont liés à la situation complexe et difficile qui prévaut dans certaines régions du monde et certains pays voisins, et qui a favorisé l’apparition d’organisations et de groupes armés et à la prolifération des armes».
Crime transnational et tic
Cette situation «a fait que la plupart des pays sont aujourd’hui directement ou indirectement menacés par les différentes formes du crime transnational qui prend de l’ampleur et qui exploite les nouvelles technologies notamment les TIC», a-t-il affirmé. Il a indiqué, à ce propos, que le «terrorisme prend de l’ampleur dans la région arabe et en Afrique», estimant que les groupes terroristes ont un lien avec les réseaux du crime organisé».
Ces réseaux «ont réussi, grâce à ces actes ignobles, à amasser de grandes sommes d’argent qui leur permettent de commettre des attentats criminels contre certains de nos pays», a-t-il poursuivi, rappelant les «dernières attaques ayant ciblé des policiers dans certains pays arabes et les attentats à l’explosif perpétrés dans d’autres régions».
Le général major Hamel a souligné «la nécessité d’une coordination soutenue pour faire face à ces actes criminels et protéger les frontières communes des pays voisins par la mise au point de plans sécuritaires judicieux et l’intensification de l’échange d’informations et d’expériences en matière de lutte contre le crime organisé». «De nombreuses réalisations ont été accomplies au fil des années, grâce à nos rencontres sur la lutte contre ce phénomène.
Cependant, les défis sécuritaires demeurent nombreux et exigent une coopération élargie et des mesures opérationnelles pour déjouer les plans des commanditaires de ces crimes et éradiquer notamment celles dormantes», a-t-il rappelé.
La réalisation de cet objectif passe par des «actions anticipatives qui priveront ces groupes de toute forme de soutien matériel et technique», ajoute le DGSN. M. Hamel a indiqué que pour mener «une lutte efficace», les gouvernements «doivent développer leurs capacités en matière de lutte contre ces fléaux, notamment à travers la formation.
La police doit bénéficier d’une formation de qualité et doit être dotée des moyens nécessaires pour accomplir au mieux sa mission, dans le cadre de la loi et le respect des droits de l’homme». Il a en outre souligné la nécessité «d’associer à cet effort, la société civile, les citoyens et les différent secteurs, à l’instar des Affaires religieuses, de l’Éducation, de la Jeunesse, ainsi que les médias».
«Les opérations de dissuasion sont insuffisantes, les causes idéologiques du terrorisme doivent impérativement être traitées», a ajouté M. Hamel qui a rappelé que les événements qu’a connus la région récemment «ont démontré la dangerosité du terrorisme appuyé par des discours extrémistes ciblant les jeunes».
La lutte contre la criminalité nécessite également «l’adoption d’une approche commune et d’une action collective basée sur la coordination et le renforcement de la coopération avec les différents organismes concernés, à l’instar d’Interpol et le Mécanisme africain de coopération policière (Afripol) créé récemment, et dont le siège se trouve à Alger». M. Hamel s’est dit convaincu que «la coordination et la coopération entre le secrétariat général du CMAI et Afripol donneront un nouveau souffle à la lutte contre la criminalité».
Il s’agit, poursuit M.Hamel, «de mettre en œuvre les mécanismes arabes de lutte contre le crime organisé et toutes les stratégies arabes, internationales et régionales mises en place dans ce domaine». La révision et l’activation des conventions sécuritaires arabes permettront d’insuffler une nouvelle dynamique à la coopération arabe en matière de lutte contre le crime transnational», conclut M. Hamel.