La mafia du carburant sévit toujours dans les frontières Est, Ouest et du Sud du pays, en dépit de la guerre déclarée par les services de sécurité, tous corps confondus contre ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur.
Selon un rapport du mois de juillet de la Gendarmerie nationale, les gardes-frontières ont récupéré, à proximité de la bande frontalière de l’ouest, au niveau de Bab El Assa et Chaib Rassou dans la wilaya de Tlemcen, quelque 14 660 litres de carburant abandonné par des contrebandiers.
Ils ont également remis à la gendarmerie, outre les 2 680 cartouches de cigarettes, 1 174 kilos de pastilles pour narguilé et 25 bouteilles de gaz butane, une autre quantité de carburant, environ 2190 litres trouvés à bord de trois véhicules au point frontalier de Hadj Miloud et Boukanoune dans la même wilaya. Quatre contrebandiers ont été interpellés au cours de cette opération.
A la frontière Est, la contrebande prend aussi de l’ampleur, en dépit des mesures draconiennes prises par les hautes autorités du pays. Selon le même rapport, les gardes-frontières des wilayas de Tebessa et Souk Ahras ont récupéré au niveau des postes frontaliers d’El Meridj 540 litres et quelques 575 kg de citrons abandonnés, 2000 litres à Bir El Ater et 1762 litres de carburant à Souk Ahras.
Dans la commune de Chechar, à Khenchela, une wilaya réputée auparavant pour le trafic de cheptel, une brigade de la gendarmerie a saisi 1 000 litres de mazout destinés à la contrebande à bord d’un camion.
Du côté d’Adrar, les gardes-frontières au Sud-ouest de Bord Badji Mokhtar, ont interpellé un camion de marque MAN transportant, en plus de 7 500kg de farine, 7 800 litres de carburant. Ces quantités de carburant saisies montrent que le trafic à travers nos frontières ne fléchit pas. Au contraire, l’activité illégale de la vente du carburant algérien dans les pays voisins, notamment, le Maroc, s’amplifie au même rythme de l’intensification des barrages et points de contrôle installés par les services de sécurité pour éradiquer ce phénomène. Les trafiquants se sont alors rabattus sur les stations d’essence des villes frontalières comme, Tebessa, Souk Ahras, Tlemcen, Tamanrasset et Adrar, créant ainsi une crise de carburant sans précédent.
L’Etat a pris des sanctions à l’encontre des propriétaires de stations d’essence, mais qui n’ont abouti à rien. L’essence continue de sortir illicitement sur les dos d’ânes pour être ensuite écouler sur le marché des pays voisins à des prix défiant toute concurrence.
Naima Allouche