ALGER – Le Conseiller auprès du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Abdelkader Zarg Erras a affirmé, mardi à Alger, que la lutte contre la migration clandestine « harga » nécessitait l’implication de tous les secteurs et intervenants, un objectif que tendent à atteindre les autorités à travers la création d’une « instance nationale » en charge du suivi permanent de ce dossier.
S’exprimant au forum d’El Moudjahid, le représentant du ministère de l’Intérieur a précisé que parmi les recommandations faites par les experts qui ont animé les ateliers du forum organisé récemment par le ministère de l’Intérieur sur le phénomène de la « harga », figurait la création d’une instance nationale comprenant tous les secteurs concernés en vue de veiller, d’une façon continue et permanente, à la lutte contre ce phénomène et l’examen des raisons qui poussent les jeunes à prendre ce risque », ajoutant que « le gouvernement réfléchit actuellement à la concrétisation de cette proposition ».
Après avoir indiqué que le phénomène de la « harga » était apparu durant les années 2000 en milieu de jeunes, le CES a affirmé que « ce phénomène a connu un net recul l’année dernière », ajoutant que « le traitement de ce dossier doit se faire dans un cadre institutionnel renfermant tous les secteurs et intervenants concernés avec l’implication des associations actives ».
A ce titre, le même responsable a fait état de « l’installation, la semaine en cours, d’une commission conjointe entre le ministère de l’Intérieur et les représentants de la société civile en vue d’enrichir le projet de loi relatif aux associations (en cours d’élaboration) afin de promouvoir le rôle des associations » qui doivent, souligne-t-il, contribuer à la lutte contre les différents fléaux auxquels sont confrontés les jeunes algériens, notamment la harga ».
Le responsable a rappelé également certaines questions abordées lors du Forum, se focalisant sur « les modes de sensibilisation des jeunes aux dangers de ce phénomène en se basant sur les réseaux sociaux devenus de nos jours première source d’information et moyen de tentation pour cette catégorie de la société ».
« Il est nécessaire d’adopter les mêmes moyens de communication utilisés par les réseaux criminels qui incitent les jeunes à prendre ce risque », a-t-il poursuivi.
De son côté, le président de l’association « Adwaa Right » et ancien commandant des scouts algériens, Noureddine Benbraham a estimé que la criminalisation du phénomène de harga « n’est pas le meilleur moyen pour changer la vision des jeunes. Il faudrait, plutôt, les accompagner et prendre en charger leurs préoccupations à travers la création de conseils régionaux et nationaux ».
Les autorités et organisations de la société civile se doivent de « réfléchir à des politiques plus efficaces pour la prise en charge des préoccupations et de l’avenir de plus de 11 millions de jeunes inscrits dans différents systèmes de formations à travers le pays », a-t-il ajouté.
S’agissant de la loi relative aux associations, M. Benbraham a affirmé que celle-ci « inclut 14 mille associations nationales et 85 mille associations locales », mettant l’accent sur l’impératif de doter ces associations « de moyens nécessaires pour promouvoir leur performance par l’introduction, à travers un projet de loi en cours d’élaboration, de nouveaux éléments liés au financement et à l’accompagnement ».
M. Benbraham a mis en avant le rôle des associations, les considérants comme « principal acteur à même de contribuer à l’accompagnement des politiques du Gouvernement orientées notamment vers les jeunes, tout en faisant face au différents fléaux rongeant la société ».