L’inflation et le manque d’approvisionnement de certains profits de première nécessité en Algérie étaient au cœur des discussions. L’une des principales raisons, au-delà du manque du produit, est la spéculation. Certains individus en font leur activité et profitent des retombées pour faire des profits.
Beaucoup de produits ont vu leurs prix augmenter, et certains n’étaient plus disponibles et en pénurie comme l’huile, la semoule… Etc, ce qui a mené à l’intervention des autorités.
Plusieurs personnes ont été arrêtées et jugées. Selon un communiqué du ministère de la Justice, ce n’est pas moins de 10 individus qui ont été condamnés entre le 10 et le 13 octobre dans le cadre de la lutte contre la spéculation.
« Les peines prononcées varient entre 8 et 12 ans de prison ferme avec des amendes allant d’un (1) million à dix (10) millions de DA ». Certains accusés ont été présentés devant les tribunaux, selon les procédures de comparution immédiate, tandis que d’autres ont directement été redirigés vers le pôle spécialisé dans les affaires de criminalité trans-nationale organisée.
En effet, d’après la même source, outre les premiers cas, « les dossiers de 35 individus, originaires de différentes wilayas du pays, ont été soumis à la section lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée ». « Poursuivis pour spéculation illicite, dans le cadre d’une bande criminelle organisée, avec renvoi devant le juge d’instruction, 30 d’entre eux ont été placés en détention provisoire », a encore indiqué le même communiqué.
Par ailleurs, le ministère de la Justice a aussi fait savoir que « les enquêtes sont toujours en cours à ce propos ». Notant que « la répression sécuritaire et judiciaire du crime de monopole et de spéculation illégale, étant un crime économique, est une décision nationale visant à lutter contre ce phénomène et à rétablir la stabilité du marché national ».
Spéculation illicite : la Gendarmerie Nationale présente son bilan
C’est dans le cadre d’une conférence de presse tenue ce jeudi 13 octobre 2022 que la GN a communiqué son bilan. Cette conférence était dédiée à la présentation du bilan lié aux activités de la GN en ce qui concerne la lutte contre la contrebande, la spéculation, le détournement des produits de large consommation subventionnés et les pratiques commerciales frauduleuses.
C’est le directeur de la sécurité publique et de l’emploi au Commandement de la Gendarmerie nationale, le colonel Lounis Mili qui a révélé les chiffres.
Depuis le début de l’année 2022, 3 691 affaires portant sur la contrebande et la spéculation ont été étudiées, et ce, à travers l’ensemble du pays. De plus, 1117 ont été mis en détention provisoire tandis que 236 ont été mis sous contrôle judiciaire. Les mis en cause seront présentés devant la justice, section de lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
Dans le cadre de ces interventions, plusieurs saisies ont été effectuées. D’importantes quantités de produits sont entre les mains des autorités, soit 1.226,481 tonnes de farine, 951,097 tonnes de blé tendre, 91,698 tonnes de blé dur, 211,662 tonnes de semoule, 29,032 tonnes de sucre, 20,958 tonnes de poudre de lait, 28098 litres de lait, 418090 litres d’huile de table, 63,493 tonnes de pâtes alimentaires et 1398 têtes de bétail. La valeur de cette marchandise a été estimée à 262.500.055 DA Ces produits seront récupérés et remis sur le marché à la fin des procédures judiciaires en cours.
Le colonel Mili revient sur l’implication de la GN
Lors de cette même conférence, le colonel Lounis Mili revient sur l’importance donnée par la GN à ces affaires. Il affirme dès lors « partant de l’importance extrême accordée par le commandement de la Gendarmerie nationale à la sécurité alimentaire, des plans d’actions annuels et conjoncturels en cas de découvert toute pénurie dans l’approvisionnement du marché sont mis en place ». Cela signifie donc que les autorités compétentes sont prêtes à agir en cas de dysfonctionnement du marché.
De plus, il souligne un point primordial. Il affirme que « la production nationale en produits de base dépasse la consommation de 1,5 % ». En d’autres termes, il n’y a pas de manque en ce qui concerne ces produits. Selon lui, la pénurie n’est due qu’à la « cupidité de certains commerçants ».