WELLINGTON – Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a entamé dimanche une tournée dans le Pacifique Sud, estimant que le monde n’était pas « en bonne voie » pour atteindre les objectifs définis par l’accord de Paris » sur le réchauffement de la planète.
« Nous voyons partout la démonstration évidente que nous ne sommes pas en bonne voie pour atteindre les objectifs définis par l’accord de Paris », a déclaré M. Guterres lors d’une conférence de presse conjointe à Auckland avec la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern.
« Et le paradoxe, c’est qu’à mesure que les choses empirent sur le terrain, les mesures politiques semblent reculer », a-t-il ajouté.
Le pacte, conclu en 2015 entre 195 pays membres de l’ONU, avait convenu de limiter la hausse des températures « bien en dessous de deux degrés Celsius et de limiter la hausse à 1,5 C », afin de contenir le réchauffement de la planète.
Dans un message destiné à réclamer des actes pour le climat, le SG de l’ONU a jugé que la détermination des différents pays du monde s’émoussait, ajoutant que les petites nations insulaires qui sont « vraiment en première ligne » allaient souffrir le plus.
Il a cependant rendu hommage à l’action en la matière du gouvernement néo-zélandais, qui vient de présenter un projet de loi affichant un objectif de neutralité carbone pour 2050. Le texte exempte cependant, partiellement un secteur agricole vital pour le pays.
De son côté, la Première ministre néo-zélandaise, a indiqué que le changement climatique représentait « le plus gros défi » qui se pose à la communauté internationale. Cette dernière ferait preuve de « grave négligence » si elle restait les bras croisés.
Durant son séjour de trois jours en Nouvelle-Zélande, M. Guterres rencontrera aussi les chefs de la communauté musulmane de Christchurch pour témoigner de sa solidarité après le carnage des mosquées qui a fait 51 morts parmi les fidèles le 15 mars.
La tournée qu’effectue le patron de l’ONU avant le Sommet sur le climat prévu en septembre à New York le conduira aux Fidji, Tuvalu et au Vanuatu, tous menacés par la montée des eaux consécutive au changement climatique.
Fin janvier, M. Guterres avait mis en grade la communauté internationale qui est « en train de perdre la course » face à l’accélération du changement climatique faute de « volonté politique », estimant nécessaire, la prise « d’engagements plus ambitieux » par les pays.