Après les récentes inondations provoquées par les fortes chutes de pluie qui, malheureusement, ont fait des victimes, le gouvernement a annoncé un programme d’adaptation des infrastructures pour mieux endiguer les crues.
Les dernières pluies qui se sont abattues sur l’est du pays ont fait sortir les oueds de leurs lits, causant des victimes. Des poteaux électriques ont même été arrachés. Le réseau d’assainissement, déjà très précaire, a aussi été dégradé.
C’est pour cette raison, qu’une conférence de presse sur la gestion des risques majeurs en Algérie a été organisée, hier, au siège de la délégation nationale des risques majeurs. Intervenant lors de cette rencontre, le directeur de l’assainissement et de la protection de l’environnement au ministère des Ressources en eau, Bouzroura Yazid, a fait savoir que son département va adapter l’ensemble des ouvrages aux risques liés au changement climatique.
«Avec le dérèglement climatique, nous redimensionnons nos ouvrages par rapport à un certain volume et type de crues», a-t-il expliqué. Selon le même responsable, «la donne a changé», les ouvrages réalisés dans les années 80 pour drainer une crue dimensionnée à l’époque doivent être adaptés. Selon lui, « les crues qui apparaîssaient une fois par an reviennent désormais plusieurs fois dans l’année. Les infrastructures actuelles ne peuvent pas drainer à partir d’une certaine limite de telles quantités d’eau», concède-t-il. Pour y remédier, les nouvelles études de réalisation d’infrastructures prennent en considération les nouvelles données impliquant une récurrence des phénomènes météorologiques importants et leur imprévisibilité. «C’est un chantier énorme que nous avons ouvert», a-t-il affirmé concernant l’adaptation des infrastructures hydrauliques au niveau national. Par ailleurs, le représentant du ministère a fait savoir que depuis 2000 à aujourd’hui, le pré-bilan établi fait état de 600 opérations de protection contre les inondations à travers les 48 wilayas du pays pour un montant qui avoisine les 200 milliards de dinars. Pour sa part, la chargée d’études et de synthèse au niveau du même ministère, Nora Ziani, a rappelé l’existence d’un programme préventif mettant à contribution l’ensemble des opérateurs concernés afin de curer les réseaux d’assainissement et de les préparer ainsi aux périodes de crues. Dans ce cadre, elle a fait savoir qu’une réflexion est menée avec les autorités compétentes afin d’élargir les missions de l’Office national de l’assainissement (ONA) pour l’entretien des avaloirs au niveau national. «Concernant la gestion des oueds, il faudrait faire de la sensibilisation pour que les citoyens évitent l’utilisation de ces cours d’eau comme décharges», a-t-elle recommandé. La même responsable a souligné l’importance du plan général de lutte contre les inondations comprenant, notamment, les zones inondables et la typologie des pluies provoquant les inondations. «Nous devons maintenant agir en adaptant à chaque bassin hydrographique son plan de gestion spécifique qui prendra tout en charge, de l’aspect environnemental à l’aspect hydrologique, tout en améliorant la connaissance du risque d’inondation», a plaidé la représentante du ministère.