ALGER – La généralisation des véhicules équipés de moteurs GPLc et l’exploitation des gisements énergétiques renouvelables, contribuent à préserver les réserves fossiles de l’Algérie et atteindre ses objectifs économiques et environnementaux, ont souligné des spécialistes en environnement et énergie.
S’exprimant en marge d’une rencontre d’information à l’occasion de la célébration lundi de la Journée mondiale de l’environnement, Hamza Merabet, chercheur au Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), a plaidé pour une gestion « réfléchie » des déchets pour produire de l’énergie, notamment l’électricité et lutter contre la pollution atmosphérique qui cause des pertes économiques.
Plus explicite, le chercheur préconise d’opter pour la « biomasse », une énergie alternative qui consiste, a-t-il expliqué, à « générer l’électricité grâce à la chaleur dégagée par la combustion de déchets » (ménagers) organiques et végétaux.
M. Merabet a fait savoir que l’Algérie pouvait produire de l’électricité à partir de déchets organiques, estimés à des 13 millions de tonnes et qui peuvent être exploités à des fins énergétiques.
Il considère qu’une « bonne » gestion des déchets ménagers pouvait diminuer la pollution atmosphérique et préserver les ressources énergétiques du pays.
Pour diminuer les effets de la pollution atmosphérique, l’intervenant a recommandé l’utilisation de véhicules à énergie électrique et à moteurs GPLc (Gaz de pétrole liquéfié), un carburant moins pollueur que le diesel et l’essence.
Pour sa part, le directeur général de l’Agence nationale des changements climatiques (ANCC), Abderrahmane Boukadoum, a affirmé que la pollution de l’air, première cause environnementale de décès dans le monde, engendre des « pertes économiques estimées à 100 millions de dollars à l’échelle mondiale ».
M. Boukadoum qui a présenté une communication intitulée « Concilier la qualité de l’air et les enjeux climatiques », a plaidé, de son côté, pour la généralisation des véhicules équipés de moteur GPLc afin de diminuer les effets de la pollution atmosphérique.
« L’utilisation des énergies renouvelables contribue à diminuer les émissions de gaz à effets de serre », a fait remarquer le responsable de l’ANCC qui a rappelé les efforts du ministère de l’Environnement dans la lutte contre la pollution à travers le lancement des réseaux de surveillance de la qualité de l’air en milieu urbain.
Le renforcement des dispositifs de surveillance au niveau des unités industrielles fait partie également des mesures de lutte contre la pollution, a-t-il ajouté.
Pour sa part, la directrice générale de l’Observatoire national de l’environnement et du développement durable (ONEDD), Mme Abla Belhocine, a jugé « nécessaire » le contrôle et la surveillance rigoureuse des rejets liquides, solides et atmosphériques pour diminuer les effets de la pollution, « préjudiciable », dit-elle, à la fois à l’économie et à l’environnement.
Elle a rappelé qu’un réseau pour la surveillance de l’environnement en milieu urbain et les unités industrielles a été mis en place depuis 2006 par l’observatoire qui a élaboré dernièrement un plan d’action de lutte contre tous types de pollution notamment atmosphérique.
L’ONEDD réalise depuis 2002 des contrôles de l’impact des rejets urbains dans les milieux récepteurs naturels.
Plus de 180 participants, représentant de départements ministériels, institutions et entreprises concernés par la thématique de l’environnement ont pris part à cette rencontre qui sera sanctionné par des recommandations en vue d’une prise en charge « intersectorielle » de la problématique de la pollution.