« Non » à la négation de l’autre qui profite aux groupes extrémistes et terroristes et « Oui » à la consolidation de la démocratie et la promotion effective des valeurs universelles.
Le propos pourrait sonné comme un slogan, mais c’est la réponse, la plus adéquate qui soit, pour combattre l’illogisme de l’exclusif et de l’exclusion qui font le lit de l’idéologie terroriste et extrémiste, engendrant des cycles de terribles violences destructrices à l’échelle planétaire.
Les moyens et méthodes pour parer à ce fléau dévastateur, font l’objet d’une concertation de haut niveau engagée depuis hier et pour deux jours au Palais des Nations, à Alger. Il s’agit effet d’un important atelier international traitant du rôle de la démocratie dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme. L’événement, initié par l’Algérie qui reçoit, de ce fait, des délégations d’experts de haut niveau ainsi que des représentants de plusieurs Etats et d’organisations internationales directement concernés par la lutte contre les foyers de violences extrémistes et du terrorisme par le bais de la promotion des préceptes de modernité et d’universalité.
Des préceptes qui ont pour nom « la démocratie, l’Etat de droit, le pluralisme politique et les libertés individuelles et collectives, la tolérance, le dialogue, le respect de l’autre et la coexistence dans la diversité », avait énuméré M. Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, dans son allocution d’ouverture officielle des travaux de la rencontre. Ses propos avaient ainsi « cadré » l’enjeu et même les attentes de cette rencontre d’une façon claire, ne souffrant aucune équivoque.
Le ministre a su définir une problématique placée au centre des préoccupations de la quasi-majorité des Etats de la planète, aujourd’hui confrontée non pas à la menace terroriste uniquement, mais aussi à une remontée des comportements violents et extrémistes, y compris, le racisme, la xénophobie, l’islamophobie…
Le profil des participants à cet atelier international traduit parfaitement, appuie M. Messahel, l’importance qu’accorde la communauté internationale à la lutte, dira-t-il « contre la menace terroriste et sa matrice, l’extrémisme violent et aux dangers que ceux-ci font peser sur la sécurité et la stabilité d’un nombre croissant de pays ainsi que sur la paix et la sécurité internationale ». En effet figuraient parmi les participants à la rencontre d’hier qui s’inscrit, précisera encore le ministre, dans le cadre des efforts successifs consentis par l’Algérie dans sa lutte contre lesdits fléaux, pas moins d’une trentaine de membres du GCTF, ce forum mondial où sont représentés plusieurs Etats et dont le principal objectif est de fournir une plateforme unique pour les décideurs et les experts du monde entier, engagés dans le combat contre le terrorisme afin de leur permettre d’identifier les besoins urgents, trouver les solutions et mobiliser les ressources financières nécessaires pour relever les défis de la lutte anti-terroriste.
Etaient présents également des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que les principaux organismes régionaux et internationaux concernées par la même lutte, auxquels il faut ajouter les responsables de plusieurs chancelleries diplomatiques accréditées en Algérie.
La démocratie, une conviction algérienne
Dans son discours d’ouverture des travaux, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et la Ligue des Etats arabes a également assuré que l’Algérie n’a eu de cesse de conjuguer la fermeté dans la lutte contre le terrorisme et ses motivations extrémistes à une profonde détermination de consolider en permanence sa jeune démocratie participative inclusive. « Instruite par la douloureuse tragédie qu’elle a vécue dans les années 1990, l’Algérie a acquis la profonde conviction que la préservation et la consolidation au quotidien de la voie démocratique et pluraliste constitue la réponse la plus efficace à l’agression terroriste que les tenants de l’extrémisme avaient lancée contre son peuple et ses institutions », avait en effet déclaré M. Messahel. Il rappellera même cette prise de position qui fait date du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ayant déclaré dès sa première investiture à la magistrature suprême, qu’il appartenait « à l’école démocratique » avant de se lancer dans son action de consolidation de l’Etat de droit où la démocratie était et demeure toujours une priorité constante dans son action. « Cet attachement à la démocratie a marqué les multiples initiatives politiques autant que les ambitieux programmes institutionnels et socioéconomiques depuis son élection à la tête de l’Etat », dira encore M. Messahel. Il a relevé ainsi que sous la gouvernance de M. Bouteflika, l’Etat a toujours été déterminé à « ancrer durablement dans la vie politique du pays, les fondements de la démocratie participative ». Une démarche qui a permis à la nation toute entière, « de refermer les plaies causées par la tragédie nationale, de trouver dans le dialogue, la tolérance et la primauté du droit — et non la violence, la confrontation et la loi du plus fort – les instrument de la coexistence dans le respect mutuel et la diversité des sensibilités et des opinions politiques qui s’exercent nécessairement dans une société comme la nôtre ». La même démarche a aussi permis de dévoiler, de marginaliser et de faire rejeter les discours extrémistes instrumentalisant les convictions religieuses et les vulnérabilités de la société à des fins de fitna et de division, dira encore M. Abdelkader Messahel. Il ne manquera pas aussi de mettre l’accent sur le fait que la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale, initiée par le Président Bouteflika, « constitue — de par les valeurs de paix, de fraternité et de tolérance ainsi que par le soutien massif dont elle a bénéficié (97 % des voix exprimées) — la meilleure réponse démocratique aux partisans du discours extrémiste dans leur diversité ». Comme preuve incontestable du succès de la démarche algérienne mise en action, le même représentant du gouvernement cite « le foisonnement des partis politiques, d’associations de la société civile et le prodigieux développement des médias écrits et audiovisuels ». « C’est dans cet esprit que s’inscrit la dernière révision de la Constitution qui a rehaussé certaines dispositions législatives au rang de normes constitutionnelles et a introduit de nouvelles dispositions dans une perspective d’élargissement des espaces démocratiques et d’une gouvernance plus performante », a encore ajouté M. Messahel, tout en insistant, que la démocratie est le meilleur rempart contre le terrorisme et les idéologies extrémistes. Il préconise enfin que l’atelier international qui se tient depuis hier doit « satisfaire à quelques exigences minimales, notamment la mise en œuvre en amont de politiques et stratégie de lutte contre les facteurs d’exclusion, de radicalisation et de marginalisation, via la promotion d’une coopération bilatérale, régionale et internationale à la hauteur des défis qu’il y a lieu de relever impérativement.
Karim Aoudia
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Le droit contre l’extrémisme
Les participants à l’atelier international traitant du rôle de la démocratie dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme ont à examiner une série de thèmes ayant trait à ce sujet d’ordre prioritaire pour de nombreux Etats. Il est ainsi question de la définition, dans sa nature et sa portée, de la menace véhiculée par l’extrémisme violent, des valeurs démocratiques face à ce fléau, de l’équilibre entre les libertés et la sécurité ainsi que l’importance d’un Etat fort et juste, fondé sur la primauté du droit dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent.
Aussi, parmi les sujets retenus à l’ordre du jour, l’on peut également citer la liberté d’expression et d’information dans les situations de crise dans le cadre de la lutte anti-terroriste ainsi que l’action citoyenne engagée contre ce fléau.
K. A.
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Le chef de la délégation de l’UA sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme
L’Algérie, partenaire incontournable et exemple à suivre
« L’Algérie est un partenaire incontournable dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent » a déclaré hier le chef de la délégation de l’Union africaine. Dans ce domaine, et par la série de lois adoptées par l’Algérie, à commencer par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, notre pays « fait cas d’école au plan international », a encore ajouté le même représentant de l’UA. De son côté, M. Hermane Deparcie Okomba, directeur du Centre canadien de prévention de la radicalisation menant à la violence, a tenu quant à lui, à saluer l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Rencontré au siège de l’ambassade du Canada à Alger, à la veille de la tenue de cet atelier, M Okomba a précisé l’existence de plusieurs similitudes entre l’approche algérienne et celle mise en pratique au Canada pour prévenir les conséquences néfastes de ce fléau.