Hier et pour la dixième journée consécutive, les lycéens de l’établissement Houari-Boumediène de Bouira, n’ont pas effectué leur rentrée. Ils ont été renvoyés chez eux par la surveillante générale, faute d’administration, notamment un proviseur et un économe. “On vient d’être renvoyés à la maison et c’est la même situation depuis le premier jour de la rentrée”, expliquera une lycéenne rencontrée aux abords de ce lycée. Pour d’autres lycéens, les enseignants de cet établissement auraient refusé de les laisser entrer en classe tant qu’ils n’ont pas de manuels scolaires et ces derniers ne peuvent être délivrés que par l’économe. “L’enseignante de français vient de me renvoyer du cours du fait que je n’ai pas de livre”, dira un lycéen en première année secondaire. Et d’ajouter : “Quand je lui ai dit que je n’ai pas où acquérir ce manuel, elle m’a rétorqué que ce n’est pas son problème, avant de me mettre dehors”.
Interrogé à propos de cette situation de blocage, Abdelkrim Bouchen, président de l’association des parents d’élèves du lycée Houari-Boumediène, lancera d’un ton sec : “Nos enfants sont pris en otage ! En tant qu’association, nous avons frappé à toutes les portes, mais en vain. Ni le directeur de l’éducation, ni le SG de l’académie n’ont voulu nous recevoir”. “Récemment, un économe a été désigné mais il refuse de travailler avant qu’il n’y ait une passation de consigne. Entretemps, nos enfants sont en ballotage et leur avenir est d’ores et déjà compromis”, s’est-il alarmé, tout en imputant l’entière responsabilité de cette situation qu’il qualifie de dangereuse au DE de Bouira. “Le directeur de l’académie n’a pas fait son travail, je le dis et je l’assume. Il savait très bien que suite à l’éviction de l’ancien proviseur, la situation allait se dégrader et il a fait preuve de négligence”, a-t-il accusé. Et d’ajouter : “Le directeur de l’éducation a laissé les choses traîner et n’a pas pris les devants, ce qui nous donne cette situation d’anarchie”. D’autres parents d’élèves, membres de ladite association, ont fait savoir que si la situation reste inchangée, ils pourraient demander à leurs enfants de boycotter les cours.