Le président du RCD, Mohcine Belabbas, était, hier, à Batna, où il devait animer un meeting, mais il s’est abstenu catégoriquement de prononcer son discours à l’intérieur de la salle de spectacle de la Maison de la culture où se déroulent les plus importants meetings politiques de la campagne électorale. Ce refus opposé par le chef national du RCD a été, cependant, justifié par une non-soumission à une sémiologie d’autoritarisme de l’État. En effet, le président du RCD a déclaré vouloir échapper à cette volonté systémique débridée visant à mettre au pas les partis politiques de l’opposition sous l’étendard suprême d’un parti unique. En haut des colonnes encadrant la scène de la Maison de la culture étaient bien accrochés deux portraits géants représentant le président Bouteflika. D’où cette décision du RCD de ne pas cautionner une telle mise en scène où la symbolique idéologique la dispute à d’autres considérations.
Finalement, Mohcine Belabbas a quitté cette salle de spectacle pour se diriger vers le hall d’entrée de l’établissement où, se plaçant sur la troisième marche de l’escalier menant aux étages de l’administration et des ateliers artistiques, il a prononcé un bref discours face à une assistance modeste, soit une trentaine de militants locaux de ce parti. Il a d’emblée tenu à dénoncer le “mépris du pouvoir en place affiché à l’égard des partis politiques de l’opposition”.
Il dira que le RCD n’est pas un parti qui court après les postes de députés à l’APN, précisant par là même qu’il s’agit d’un parti cultivant l’alternative à travers le dialogue et les règles universelles de la démocratie. En tant qu’ancien député, Mohcine Belabbas a déploré le fait qu’aucun élu de l’APN sortante n’a daigné présenter son propre bilan aux citoyens de sa localité. “Les députés à l’APN n’ont fait que lever la main pour contribuer, en définitive, à l’adoption de la politique d’austérité financière. Pourtant, devait-il rappeler, nous avons prévenu le pouvoir quant aux conséquences néfastes d’une telle politique qui est dangereuse pour le pouvoir d’achat.” Il comparera le comportement de l’État à une sorte de “jeu d’enfants” et rappellera dans la foulée que plus de 30% de la population nationale ne bénéficient pas de retraites, alors que l’État aurait dû leur assurer la protection sociale par l’octroi d’une pension mensuelle minimum de vieillesse. Même parmi les retraités, il y a une forte proportion de ceux qui ne bénéficient que d’une faible ressource qui s’avère en deçà du pouvoir d’achat réel.
De la santé qui doit être pour tous dans ce pays à la nécessité de la cession du Club-des-Pins aux professionnels du tourisme national et international, le responsable national du RCD a fait un tour d’horizon même si dans la salle de spectacle, il aurait mieux développé ses idées, donc celles de son parti.