M. BENBADA : «L’Etat interviendra en cas de spéculation, de tension sur les prix»

M. BENBADA : «L’Etat interviendra en cas de spéculation, de tension sur les prix»

Le ministère du Commerce compte recruter, au cours du prochain programme quinquennal 2010-2014, « 7.000 agents parmi les universitaires pour renforcer ses structures de contrôle de la qualité », a déclaré, hier, M. Mustapha Benbada lors d’un séminaire sur « la prévention des risques alimentaires » organisé par le Centre algérien de la qualité et de l’emballage.

Milles seront recrutés au cours de cette année et «iront renforcer les inspections régionales de la répression des fraudes et les 19 laboratoires d’analyses du CACQUE ».

Le ministre du Commerce reconnaît qu’il est « difficile de prétendre contrôler les 1.300.000 commerçants enregistrés avec seulement 2.500 agents ». Ainsi, lors de ce nouveau quinquennal, l’effort de recrutement est beaucoup plus prononcé alors que dans le cadre de l’ancien (2005-2009), « on n’a recruté que 15.00 nouveaux cadres parmi les universitaires, biologistes », ajoute le ministre.

A l’approche de l’été et du mois de ramadan, où l’effort sur le contrôle est plus que nécessaire, les équipes d’inspection seront dotées « de valises d’urgence d’analyses », dira M. Benbada qui rappelle par la même occasion que, outre la loi sur la protection du consommateur, deux projets de lois ont été présentés récemment par son département à l’APN.

L’ un de ces textes porte sur les principes de la concurrence et l’autre sur le plafonnement des marges et ce pour « protéger le consommateur » des hausses des prix et de l’abus de position dominante sur certains produits. Il s’agit de combattre les pratiques spéculatives et d’introduire « une transparence sur le marché ».

A une question sur les nouveautés dans ces projets de lois, M. Benbada dira, d’abord, qu’« il n’est pas question de revenir sur le principe de la liberté des prix » mais l’Etat est appelé lors de certains cas « de catastrophe naturelle, de spéculation, de grande tension sur un produit donné à réagir », dira-t-il, par « un plafonnement des marges » par exemple.

La régulation du marché n’est pas exclusivement une affaire du ministère de Commerce mais celle d’autres intervenants tels le ministère de l’Agriculture par le biais de la production, les Offices qui en dépendent (OAIC) dans la filière céréales, les coopératives dites CCLS pour les légumes secs, l’ONIL pour le lait.

Ces outils sont un moyen de « protection du consommateur mais aussi du producteur », précise le ministre. Pour ce qui est des dysfonctionnements observés récemment sur le marché du lait, M. Benbada rassure qu’il ne s’agit que de « tension artificielle » créée par ceux qui veulent opposer « une résistance au changement » décidé par le ministère de l’Agriculture.

Il s’agit de 10 transformateurs qui veulent « continuer à transformer uniquement la poudre de lait ». Pour M. Benbada, outre l’existence de stock suffisant de poudre de lait à l’ONIL, l’Etat aura à mobiliser en cas de besoin les Offices (Onalait, Orolait) qui auront « à tourner en deux équipes ou trois » s’il le faut.

Enfin, parmi les produits toujours en proie à la hausse, le sucre dont « la baisse sur le marché international n’est pas répercuté au profit du consommateur », reconnaît M. Benbada et qui plus est importé dans le cadre de l’accord avec l’UE sans droits de douanes.

Ce sont des quotas limités. M. Benbada va revoir le système de distribution qui s’appuyait depuis longtemps sur « le principe du premier arrivé, premier servi » et demander aussi à certains importateurs de faire « une déclaration annuelle sur la structure des prix » d’importation.

Concernant les négociations sur la révision du calendrier du démantèlement tarifaire avec l’UE, entamé mardi sous l’égide du ministre des Affaires étrangères, M. Benbada a précisé que son département est en train de préparer les listes des produits qui seront concernés par le démantèlement. Il s’agira de « la révision de certains taux ou carrément de la suspension de la franchise des droits de douanes ».

Les discussions engagées avec l’UE résultent d’un « bilan négatif de échanges et des déséquilibres des intérêts sur les trois dernières années », ajoute le ministre et ce « conformément aux articles 4 et 11 de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne, signé en 2002 et entré en vigueur en 2005.

K. Daghefli