Le Président français, M. François Hollande, a achevé jeudi soir une visite d’état de deux jours, à l’invitation du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.
Le Président français, M. François Hollande, a achevé jeudi soir une visite d’état de deux jours, à l’invitation du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.La Déclaration d’Alger, signée par le Chef de l’état, M. Abdelaziz Bouteflika, et son homologue français, donnera un «nouvel élan» aux relations des deux pays et comporte tout ce qui a trait aux domaines économiques et à la dimension humaine (circulation des personnes, à la situation de la communauté établie en France, à l’éducation et à la consultation politique).
Dans cette Déclaration, les deux pays ont mis l’accent sur la nécessité de «mettre un terme» aux conflits mémoriels entre les deux pays, cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie. L’Algérie et la France «doivent, pour cela, regarder le passé en face, ensemble, avec lucidité et objectivité, tout en recherchant une voie originale permettant une lecture objective de l’histoire».
à la faveur de cette visite, sept accords de coopération dans différents domaines ont été également signés en présence des deux Chefs d’état, à savoir un document-cadre de partenariat pour la période 2013-2017, une convention de partenariat et de coopération dans le domaine de l’agriculture, du développement rural et de l’agroalimentaire, et un procès-verbal d’échange des instruments de ratification et d’approbation de l’accord de coopération dans le domaine de la défense. à cela s’ajoutent un mémorandum de coopération financière, un accord de partenariat relatif à la construction de l’usine automobile Renault-Algérie, un arrangement administratif relatif à la coopération en matière de protection et de sécurité civile et une déclaration sur le partenariat industriel et productif.
Les Présidents Bouteflika et Hollande à Tlemcen : Accueil exceptionnel
Le cortège présidentiel apparaît d’un seul coup au coin du boulevard colonel Lotfi en plein centre-ville de Tlemcen libérant une incroyable énergie d’une foule impressionnante amassée dès 10 heures
Des cavaliers en tenue traditionnelle formaient une haie d’honneur. La voiture présidentielle s’arrêta exactement à leur niveau.
Trois jeunes filles habillées de la fameuse chedda, l’habit traditionnel tlemcénien, qui vient d’être inscrit au patrimoine universel de l’humanité par l’Unesco, s’approchent et offrent aux deux hôtes un bouquet de fleurs.
Au son de la musique portée par de nombreuses troupes folklorique, accompagnés de salves de baroud d’honneur tirées par les cavaliers, les présidents remontent le boulevard à pieds, serrant des mains, saluant, passant d’un bord à l’autre du boulevard pour permettre au plus grand nombre de personnes de les approcher et de les toucher.
Le service d’ordre était littéralement débordé par une foule en liesse qui pesait de tout son poids sur les barrières de sécurité.
Un extraordinaire mélange de son, de musique, de youyou tout le long du parcours présidentiel. Tambour, trompette…dont les sonorités, par une mystérieuse loi de la nature, finirent par se fondre pour ne former qu’un seul hymne qui les a accompagnés tout le long de ce boulevard, de ce bain de foule.
Dès 10 heures, les Tlemcéniens ont convergé vers ce boulevard pour se réserver le meilleur point de vue, la meilleure place… au final, toutes les places étaient bonnes… Il suffisait juste d’y être. Les deux présidents ont parfaitement joués le jeu… se tenant par la main, passant d’un groupe à un autre, créant un lien quasi personnel avec ces innombrables visages transportés de joie de voir le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, avec qui ils entretiennent une relation particulière.
Plus tard, lors de la cérémonie de remise du titre Honoris causa par l’université de Tlemcen, le Chef de l’Etat français, rappellera dans une brève allocution ce lien qui attache les Tlemcéniens à leur Président et exprimera toute sa reconnaissance devant l’accueil qu’il a reçu de cette « ville multiséculaire dont les racines profondes plongent dans l’histoire de l’Algérie » ville de culture, capitale de la culture islamique, universelle, qui s’est tournée dès le Moyen âge vers l’Espagne ».
« En descendant l’avenue, la main dans la main avec le Président Bouteflika, j’avais l’impression que nous aussi nous faisons l’histoire ensemble », a-t-il dit en s’adressant à son hôte.
M. Koursi
“Le partenariat que nous avons signé avec l’Algérie est un pacte pour la jeunesse” déclare le Président français
S’il faut résumer par une ou deux phrases fortes, puissantes qui restituent tout le discours prononcé par le Président français, jeudi dernier, devant un parterre d’universitaires et d’étudiants à l’université Aboubakr Belkaïd de Tlemcen, le choix se porterait sans nul doute sur ces phrases-là : « Les meilleures armes pour lutter contre l’intolérance se trouvent à l’intérieur de l’islam. »
Le Président français venait, juste auparavant, de rendre hommage au Président algérien pour sa vision, matérialisée par les différentes mesures qu’il a initiées pour instaurer la paix civile en Algérie. Le Président français à évoqué Sidi Boumediène, ce lien entre les peuples de la Méditerranée… ce savant qui incarne l’islam des lumières… parce que l’islam, a-t-il dit, a enrichi le patrimoine universel et le département des arts islamiques récemment ouvert au Louvre l’illustre amplement, a-t-il ajouté.
La seconde phrase que l’on a retenu de ce discours, interrompu à plusieurs reprises par des applaudissements, était adressé à la jeunesse, selon l’expression même de François Hollande. Une jeunesse qui est aujourd’hui la richesse de l’Algérie, un pays qui compte 1,300 million étudiants et bientôt deux millions. Je veux saluer les efforts de l’Algérie dans le domaine de l’éducation depuis l’indépendance, a-t-il dit.
Vous avez fait face à de redoutables épreuves, mais aujourd’hui vous êtes sortis victorieux de ce combat. Vous êtes fiers du combat qu’ont mené vos parents pour la liberté.
Mais comme partout cette jeunesse est confrontée au chômage. Nous sommes prêts à recevoir des étudiants, mais je souhaite, qu’au nom de la réciprocité, l’accueil de jeunes Français pour étudier en Algérie. Les jeunes Algériens et les jeunes Français doivent avoir confiance dans l’avenir commun, à construire ensemble pour donner une chance supplémentaire à l’amitié entre la France et l’Algérie. « Jeunes, ne regardez pas le passé comme une division mais comme une nécessité de rassemblement et de réunion et c’est ce message que je veux délivrer », a-t-il conclu.
M. K.
Autour de la conférence de presse
Sahara occidental : « Nous sommes pour l’application des résolutions de l’ONU… les résolutions de l’ONU », a-t-il répété trois fois… en indiquant qu’il a abordé ce sujet ainsi que celui des fermetures des frontières entre l’Algérie et le Maroc avec le Président algérien.
« Je vais effectuer début de l’année prochaine une visite au Maroc et c’est exactement ce que je dirais aux autorités marocaines », a-t-il souligné en prenant soin de préciser que la France n’est nullement médiatrice sur cette question. Crises au Mali et en Syrie : « On a longuement parlé de questions internationales, le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et moi-même, avons parlé du Mali et de la Syrie notamment.
Nous avons, contrairement à ce qui se dit, les mêmes positions concernant la solution de la crise au Mali.
La France, comme l’Algérie, privilégie la négociation et le dialogue avec toutes les parties qui ont rompu avec le terrorisme, a-t-il souligné. Concernant la crise syrienne, le président a précisé que son pays soutient la démarche de Lakhdar Brahimi, envoyé de l’ONU et de la Ligue Arabe.
M. K.
