M. Ouali appelle l’ADE à améliorer le service public de l’eau

M. Ouali appelle l’ADE à améliorer le service public de l’eau

ALGER – Le ministre des Ressources en eau et de l’Environnement, Abdelkader Ouali, a appelé mercredi les responsables locaux de l’Algériennedes Eaux (ADE) à améliorer le service public de l’eau en les interpellant surla mauvaise gestion de la distribution de cette ressource et le recouvrementdes créances.

« Nous sommes devant une situation très négative », a déclaré le ministrelors d’une rencontre avec les directeurs de zones et d’unités de l’ADE, aprèsavoir évoqué des points négatifs constatés sur le terrain.



Parmi ces points « noirs et cruciaux », il a cité les lenteurs dans larésolution des problèmes liés à la distribution notamment les fuites d’eau dansles réseaux d’alimentation ainsi que le manque de contrôle essentiellementau niveau des branchements illicites.

Il a souligné, à ce titre que la réhabilitation et le renforcement duservice de l’eau est une question fondamentale et les structures créées pourgérer cette ressource, dont l’ADE, doivent être performantes et dotéesd’une bonne gouvernance.

« Si ces petits problèmes ne sont pas pris en compte à temps cela vadonner une mauvaise appréciation de la conduite de notre secteur. Il est horsde question que cette situation continue », a-t-il dit.

Le ministre a estimé que ces insuffisances ne correspondaient pas auxefforts consentis par l’Etat durant les 15 dernières années pour mobiliser laressource hydrique.

Après avoir vécu un stress hydrique critique durant la fin des années1990, l’Algérie a décidé à partir de 2000 de mettre le paquet pour construiredes infrastructures en vue de mobiliser le maximum de ressources.

Une enveloppe de 50 milliards de dollars a été consacré au secteur del’eau avec la mise en service de 31 barrages, alors que 9 sont en réalisation.

Ces investissements ont aussi porté sur la réalisation de 250.000 réservoirset la mise en place de 130.000 kilomètres de réseau ainsi qu’une centaine destations de traitement et de pompage et 13 stations de dessalement d’eau demer.

« Il faut que l’impact de ces efforts soit visible au robinet », a-t-ildit, en insistant sur la problématique des fuites d’eau à laquelle l’ADE devraitdésormais consacrer plus de moyens « quitte à puiser dans le budget consacréà la réalisation des sièges administratifs« .

Il a révélé, dans ce contexte, que son secteur allait créer une commissionde daïra et une commission de wilaya qui seront chargées essentiellement devisiter les infrastructures « allant du barrage jusqu’au robinet » dont la missionprincipale est le contrôle du réseau et des équipements.

Priorité à la proximité du citoyen

Le ministre a demandé aux responsables de « sortir de leur bureaux » etaller vers le citoyen et être à son écoute.

« Le retour au service de l’eau veut dire aussi être en lien avec lecitoyen et se déplacer vers lui. Revenez à la proximité de vos missions », ainsisté le ministre.

M. Ouali a suggéré aussi de ces responsables locaux de redéployer tousles moyens pour effectuer des contrôles sur les conduite et des interventionssur les réseaux.

« Il faut que le service de l’eau soit visible sur le terrain et queles citoyens vous voient sur le terrain », a-t-il dit.

Le ministre a interpellé aussi certains responsables locaux sur desprojets attribués, mais non pas démarrés sur le terrain laissant despopulations sans eaux pendant longtemps.

Il a révélé, dans ce contexte, qu’il allait créer une commission sectoriellechargée du suivi des programmes de développement.

M. Ouali a suggéré aussi des responsables centraux d’établir des contratsde performances en vue d’évaluer la réalisation des objectifs notamment concernantle problème des fuites d’eau et le recouvrement des créances.

« Nous sommes arrivés à cette situation parce que l’entreprise n’a pasde contrats de performance », estime-t-il.

Concernant le recouvrement des créances, le ministre a demandé aux responsablesde l’ADE d’aider les ménages moyens qui font partie de la première catégoriede consommateurs et de « taxer » les gros consommateurs, c’est-à-dire ceux dela deuxième et troisième catégorie.

« Nous allons mettre en place plus tard un dispositif juridique pourpayer les taxes aux grands consommateurs d’eau comme les hôtels et les unitésindustrielles qui font des forages sans payer de taxe », a-t-il promis.