Macron refuse d’arrêter netanyahu et exige la libération de Sansal

Macron refuse d’arrêter netanyahu et exige la libération de Sansal

Alors que Benjamin Netanyahou, accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), traverse librement l’espace aérien français, la France exige la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérie pour atteinte à la souveraineté nationale. Une contradiction qui révèle les doubles standards de la politique étrangère française.

Le 7 avril dernier, le Premier ministre israélien, sous mandat d’arrêt international, a survolé la France sans être « inquiété », comme le rapportent les médias français. Pourtant, selon le traité de Rome, la France a l’obligation de coopérer avec la CPI et d’arrêter les personnes recherchées pour crimes internationaux.

L’association Juristes pour le respect du droit international (JURDI) a dénoncé cette violation, rappelant que « le ciel français n’est pas une voie rapide pour les criminels de guerre ».

Pire, le Quai d’Orsay justifie cette impunité au nom de l’« amitié historique » avec Israël, invoquant une « immunité » pour Netanyahou – alors même que l’article 27 du traité de Rome stipule que le statut de chef d’État n’immunise pas des poursuites de la CPI.

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En novembre 2024, la France avait déjà autorisé Netanyahou à transiter par son territoire, malgré les 40 000 morts palestiniens à Gaza, dont une majorité de femmes et d’enfants. Une décision qui « décrédibilise notre action pour la paix », selon l’avocat français en droit international Emmanuel Daoud.

Macron exige la libération de Sansal, mais pas celle des enfants palestiniens

Pendant ce temps, Emmanuel Macron s’indigne publiquement de la détention de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien jugé en Algérie pour atteinte à la souveraineté nationale. Macron a déclaré avoir « confiance en Tebboune » pour le libérer, qualifiant l’affaire d’« humanitaire ».

Pourtant, aucune pression similaire n’est exercée pour les milliers de prisonniers palestiniens, dont des enfants, détenus arbitrairement par Israël. Aucune condamnation ferme contre les bombardements sur les civils à Gaza. Aucune sanction contre Netanyahou, malgré les mandats d’arrêt.

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La France, qui avait critiqué la Mongolie pour ne pas avoir arrêté Poutine, applique aujourd’hui un « double standard » flagrant : Netanyahou, responsable de massacres, bénéficie d’une immunité politique, tandis que Sansal, écrivain controversé, devient une cause humanitaire urgente.

La France défend-elle vraiment le droit international, ou seulement ses intérêts géopolitiques ?

Cet épisode risque d’entamer sérieusement l’image de la diplomatie française à l’échelle internationale, surtout que des pays européens comme l’Irlande, l’Islande et les Pays-Bas, ont déjà fait savoir qu’ils n’hésiteraient pas à arrêter Benjamin Netanyahou s’il se trouvait sur leur territoire.