Alger et Paris traversent, ces dernières semaines, une crise diplomatique, suite à un dérapage du président français Emmanuel Macron sur l’histoire de l’Algérie.
Alors que les tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France sont à leur maximum ; les deux pays s’apprêtent à commémorer le 60e triste anniversaire du massacre du 17 octobre 1961. Une date marquée par un crime contre l’humanité où plus de 200 manifestants pacifistes algériens sont tombés en martyr à paris.
Contrairement aux années précédentes, cette année le président français commémorera l’événement, demain samedi, en présidant une cérémonie au pied du Pont de Bezons, à paris, à quelques dizaines de mètres du bidonville de Nanterre d’où était parties un bon nombre de martyrs.
Il s’agit d’une première. Aucun chef d’État français n’a commémoré cette date auparavant. Selon l’Élysée, Macron déposera une gerbe en mémoire des chouhadas, en présence de descendants des victimes, mais aussi des historiens et de romanciers qui ont dénoncé ce drame, longtemps nié par la France.
Selon la présidence française, Macron n’a pas prévu de discours, mais un texte sera diffusé à l’issue de la cérémonie. D’un autre côté, certains médias français évoquent « une reconnaissance des faits établis ».
Un énième geste d’apaisement ?
En réaction aux tensions diplomatiques croissantes entre Alger et Paris ; Macron a prôné, le 5 octobre dernier dans un entretien avec France Inter, un apaisement dans les relations.
« Mon souhait, c’est qu’il y ait un apaisement, car j’estime que c’est mieux pour avancer. Il y a sans doute des désaccords, mais c’est ça la vie : parler des désaccords et aussi les partager », avait-il déclaré.
Quelques jours plus tôt, la présidence algérienne avait annoncé le rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Paris France, et ce, avant la fermeture de l’espace aérien aux avions militaires français.
À noter que l’escalade diplomatique a été provoquée par le président français qui avait laissé entendre, lors d’une rencontre avec des franco-algériens, que l’Algérie n’existait pas avant l’indépendance.