Le défenseur international «Magic» estime que les Fennecs peuvent créer la surprise au Mondial.
Avec Ziani, Belhadj ou Saïfi, Madjid Bougherra s’est imposé naturellement comme l’un des cadres de la sélection algérienne. À 27 ans, le défenseur des Glasgow Rangers (Écosse) va disputer sa première phase finale de Coupe du Monde avec une équipe de qualité mais sans grande expérience internationale.
En se qualifiant pour le Mondial 2010, après vingt-quatre ans de frustrations et de rendez-vous manqués, l’Algérie s’est de nouveau invitée à la table des grands. «On va bientôt sentir la pression monter, confie Madjid Bougherra à Jeuneafrique.com. Et pendant la Coupe du Monde, on saura que tout le pays est derrière nous.»
Ses frères feront le voyage jusqu’en Afrique du Sud pour l’épauler. Quant aux autres membres de sa famille, ils s’échapperont du quartier de la Fontaine d’Ouche, à Dijon, pour vivre l’évènement sur la terre d’Algérie. «Pour nous, c’est fantastique. Il ne faut pas oublier que cette sélection n’a vraiment qu’un an et demi d’existence.
Depuis, elle a disputé la CAN en Angola, mais elle manque encore d’expérience internationale», relativise Bougherra, comme pour implorer la clémence de tout un peuple au cas où l’aventure sud-africaine tournerait court. «Nos trois adversaires (Angleterre, Slovénie, États-Unis) sont plus habitués aux grandes compétitions. Je suis optimiste, nous n’avons rien à perdre, je pense que nous pouvons surprendre, mais il ne faut pas se mettre trop de pression.»
Quand on évoque par le menu les faiblesses de l’Algérie, Bougherra ne se voile pas la face. Au manque de vécu international vient s’ajouter le forfait de Meghni, blessé, ou le manque de forme supposé de ceux (Belhadj, Ziani, Mansouri), auxquels leurs clubs respectifs n’ont pas beaucoup fait confiance cette saison. Mais il y a aussi cette réputation d’équipe inefficace que traîne la sélection algérienne.
«On sait tout cela. Ceux qui n’ont pas beaucoup joué cette année peuvent subir un contrecoup physique pendant la compétition, ou au contraire être en pleine forme. C’est à double tranchant. En ce qui concerne nos défauts, on travaille pour les atténuer.
Nous sommes perfectibles, mais la solidarité qui existe dans ce groupe est immense.» Une solidarité, qui a permis aux nouveaux (Boudebouz, Kadir, Bellaïd, M’bolhi, Medjani, Guedioura et Mesbah) de se fondre facilement dans le moule, et dont Bougherra a fait une marque de fabrique. «Dans un groupe qui ne compte aucune star, c’est une force. On vient presque tous d’un quartier, on se comprend, on est tous pareils. Et si l’un d’entre nous se comportait en star, il serait vite recadré…»
R.S