Invitée récemment sur un plateau TV traitant de socio-politique, Mahdia Ben Bella, la fille du défunt président algérien, a révélé des détails intéressants et inédits sur la vie de son père.
De médiateur à prisonnier, elle révèle les moments difficiles que son père a vécus lors des premières semaines des bombardements américains pendant la guerre du Golfe en 1990-1991.
Un président médiateur, Ben Bella au cœur du conflit Irak-Koweït de 1990
Visitant souvent l’Irak, Ahmed Ben Bella entretenait de bonnes relations avec l’ancien président irakien Saddam Hussein, raconte sa fille à Salam Mosafer sur le plateau de « Koussara al Qawl ».
Mahdia Ben Bella déclare également qu’après l’invasion irakienne du Koweït en 1990, l’ancien ministre des Affaires étrangères français, Roland Dumas, avait appelé son père et lui avait demandé de l’aide pour la médiation auprès du président irakien. Répondant à la requête, Ben Bella s’est rendu en Irak pour rencontrer Saddam Hussein, qui lui a promis de retirer ses troupes du Koweït.
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Une fois le conflit maitrisé, le président algérien a tout de suite « informé les Français de la décision de Saddam Hussein, afin qu’ils en informent à leur tour l’administration américaine en détail. Cependant, à ce moment-là, Washington était déjà déterminé à bombarder l’Irak. »
Pris au piège pendant les bombardements, Ben Bella reste aux côtés du président Saddam Hussein durant les premiers jours. Il perd contact avec sa famille pendant deux semaines, avant de réussir à quitter le pays via l’Iran avec l’aide de compatriotes irakiens, explique-t-elle.
La barrière de la langue met à mal Ahmed Ben Bella en Irak
Toujours évoquant la relation de son père adoptif avec l’Irak, Mahdia Ben Bella raconte la frustration vécue par ce dernier lors d’une prise de parole en public.
En visite en Irak juste après l’indépendance de l’Algérie, Ahmed Ben Bella est amené à prononcer à discours public devant une foule immense. N’étant pas à l’aise avec l’arabe, il perd ses mots et manque de verser une larme. Mahdia révèle que cet incident a profondément marqué son père.
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« En Algérie, il n’y avait pas d’écoles arabes, l’arabe était uniquement enseigné pendant la période des études coraniques. Pour l’enseignement primaire et secondaire, c’était en français. C’est pourquoi il n’a pas appris l’arabe jusqu’à ce qu’il soit en prison. »
Pendant ses 7 premières années de détention, Ahmed Ben Bella n’a droit qu’à un exemplaire du Coran comme lecture. Il s’adonne alors à l’apprentissage de l’arabe et commence à réciter des versets à voix haute dans sa cellule d’isolement.
Cependant, la langue arabe l’a trahi et il a failli pleurer. Cet incident a été enregistré par les caméras, mais après cela, il a commencé à parler l’arabe de manière excellente, comme s’il avait précédemment eu du mal à maîtriser la langue arabe et l’avait apprise avec difficulté.
« Il le lisait à haute voix, l’apprenait par cœur et améliorait ainsi sa maîtrise de la langue arabe. Cela a également amélioré sa compréhension de la langue. »