Une semaine après le début de son mouvement de protestation, la population de la daïra de Makouda, à une quinzaine de kilomètres au nord de Tizi Ouzou, maintient toujours la fermeture des deux sièges de mairie et de daïra pour, à la fois, revendiquer leur part à l’amélioration urbaine et dénoncer l’immobilisme des premiers responsables des deux institutions locales.
À l’issue d’une assemblée générale tenue mercredi dernier pour évaluer la situation, les habitants de la localité ont seulement concédé la réouverture de la RN72 reliant la ville côtière de Tigzirt au chef-lieu de wilaya, et ce, suite à l’envoi sur place, par la wilaya, d’engins d’une entreprise privée pour entamer les travaux de revêtement, sur une longueur de 2 kilomètres, de l’axe principal du chef-lieu de daïra comme revendiqué, entre autres, par la population.
Le maintien de la fermeture des deux édifices publics, fermés depuis dimanche dernier, se justifie, selon des représentants des villages, par l’impasse faite sur les autres revendications exprimées par la population. La poursuite des travaux de gaz de ville, l’amélioration de l’alimentation en eau potable, le revêtement des routes secondaires, le lancement des travaux de la mini-gare et du marché, la réalisation de l’aire de jeu d’Aït Frès, la relance des projets de l’école primaire et du nouveau siège de l’APC ainsi que l’ouverture d’une enquête concernant la liste des sinistrés des intempéries de février 2012. Sur ce dernier point, justement, les citoyens continuent de s’interroger pourquoi les habitants du village d’Ibakouken, le plus sinistré lors des intempéries, restent les plus grands oubliés.
Le président d’APC qui, selon des représentants des villageois, continue de refuser de s’asseoir à la table des discussions avec la population locale, a préféré rendre public une déclaration dans laquelle il tente de se défendre en jetant toutes les responsabilités sur l’assemblée précédente. Dans son document, le maire de la localité qualifie, d’un côté, les revendications de la population de “fondées et légitimes”, et considère, d’un autre côté, leur mouvement de protestation de “manipulation orchestrée par certains élus pour entraver toute initiative de développement”.