Malaisie: bienvenues à «Imam Academy»

Malaisie: bienvenues à «Imam Academy»

Ils ont entre 18 et 27 ans et vi-vent coupés du monde pendant dix semaines: huit jeunes hommes s’affrontent pour être sacrés le « meilleur imam » dans une émission de télé-réalité qui rencontre un grand succès en Malaisie.

Le vainqueur d’ »Imam Muda » (« Le jeune imam ») sera récompensé par un pèlerinage, tous frais payés, à La Mecque, une bourse pour étudier dans une université saoudienne et un poste dans une mosquée importante de Malaisie.

Il lui faudra pour cela être le dernier en lice des épreuves éliminatrices qui testent leurs connaissances de l’islam. Les candidats, qui étaient dix au départ, ont ainsi dû réciter des versets du Coran, effectuer les ablutions sur deux morts et convaincre des jeunes de se détourner du sexe hors-mariage et de la drogue.

L’émission « fera date car elle propose une approche rafraîchissante de l’islam », estime Azman Ujang, un expert des médias. L’ancien grand imam de la mosquée nationale de Kuala Lumpur, qui supervise l’émission, espère que les candidats vont jouer un « rôle modèle » pour « lutter contre la décadence sociale et morale qui affecte les musulmans ».

Les premiers épisodes ont provoqué des réactions passionnées, notamment des femmes, séduites par le physique avantageux des candidats, qui portent souvent la tenue traditionnelle et un fez sur la tête. « Les fans gardent leurs photos et les mères n’ont pas peur de proposer leur fille », indique l’un des très nombreux messages de soutien publiés sur Facebook.

« Pour les musulmans, les jeunes imams sont des gendres idéaux car ils ont un métier reconnu et une bonne connaissance de l’islam », souligne Izelan Basar, le directeur de la chaîne câblée diffusant le programme.

Plus de 60% des 28 millions de Malaisiens sont musulmans sunnites, tandis que 20% sont bouddhistes et 10% chrétiens. Des représentants des religions minoritaires ont récemment exprimé leurs craintes d’une « islamisation » du pays après une vive controverse sur l’utilisation du mot « Allah » et des condamnations à la flagellation de personnes coupables d’adultère.